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260 projetée. Uu contrat de vente fut passé, le 15 avril 1625, les confrères ne purent exercer leurs fonctions qu'en l'année 1636; le cardinal de Richelieu, archevêque de Lyon, et frère du ministre de Louis XIII, confirma leurs statuts, qui ressem- blaient, par beaucoup de dispositions, à ceux d'une confrérie de pénitents, établie à Piome. La société se composait, chez nous, de cent vingt mem- bres, choisis dans de bonnes familles, et qui, en se dévouant à leur grand œuvre, s'engageaient aussi par là amener une vie sage et grave. Tous les lundis de l'année, dix d'entre les confrères s'assemblaient, récitaient l'office des morts, et, après avoir entendu la messe, allaient visiter les prisons, consoler de pauvres malheureux détenus, à qui ils faisaient l'aumône de la parole et du pain. Leur sollicitude était douce et attentive, et l'on peut voir clans le livre de M. Léon Boitel, à quels tendres soins elle descendait. Quand un criminel devait subir le dernier supplice, celte même piété se retrou- vait là , s'attachant à l'ame et au corps ; montrant le ciel à celle-là , et à Celui-ci préparant de dignes funérailles. Nos lois aujourd'hui sont moins impitoyables qu'à celte époque ; l'échafaud se dresse moins souvent^ mais on ne peut s'em- pêcher toutefois de comparer avec douleur ce que nous fai- sons maintenant pour les suppliciés à ce que faisaient nos pères. Est-ce nous qui avons le mieux le sentiment de la dignité de l'homme; est-ce nous qui entourons ses restes de plus de soins et d'égards? Il y a là dessus de sages réflexions dans le volume de M. Léon Boitel. Le sage fondateur de la Société de la Miséricorde mourut en 1636, l'année même où fut érigée et confirmée sa confré- rie. « Il avait accompli son œuvre ici-bas ; Dieu le rappe- « lait à lui. Par une singulière concordance de dates, la cha- « pelle de la Miséricorde a été démolie deux siècles après, < et dans le môme mois où elle avait été autorisée par le c < pouvoir archiépiscopal. » Cette remarque de l'auteur, on c peut la faire pour bien des choses ; il y a ainsi, dirait-on,