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une sorte de fatalité qui rapproche la mort de la vie, la
fin du principe, et qui rejoint des époques extrêmes. Pen-
dant la révolution, la chapelle des Pénitents de la Miséri-
corde eut le sort de la plupart des autres églises; elle fut
transformée en magasin de fourrages et en entrepôt de mar-
chandises. Après nos troubles, et le 18 floréal an V, d'ho-
norables citoyens, qui avaient appartenu à la confrérie,
tentèrent plus d'une démarche auprès de l'autorité locale
pour rentrer dans la possession de leur chapelle, et la ren-
dre à sa destination première, mais leur demande ne fut
point accueillie. M. Léon Boitel a bien fait de nous les signaler,
et dans le nombre il y en a plusieurs dont le nom est assez
connu en cette ville.
   M. l'abbé Pavy a consacré deux petits volumes à deux égli-
 ses dignes d'intérêt ; M. l'abbé Jacques nous a retracé l'his-
 toire de Saint-Jean, notre primatiale ; M. Boitel, qui leur suc-
 cède, marche dignement sur leur trace, et même, en quelques
 gracieuses lignes, dédie sa Chapelle des Pénitents à l'auteur
 des Cordelière, dont il se fait le disciple et l'ami. Ce travail,
par la nature du sujet, comme par la couleur du style et de
la pensée, va tout-à-fait à son adresse. Nous sommes persua-
dés, après cela, que nos concitoyens l'accueilleront avec plaisir
et intérêt. C'est un livre purement écrit et sagement pensé.
Une première lithographie, nette et fidèle, représente la cha-
pelle des Pénitents, et une seconde lithographie reproduit la
devise de la société. M. Léon Boitel, comme imprimeur, a mis
un soin particulier à l'impression de ce volume. Nous y avons
remarqué une singularité qui a certainement son mérite, et
qui ne date pas d'aujourd'hui, car Balzac, le restaurateur de
la langue française, s'était attaché, comme fait ici M. Léon
Boitel, à ne couper aucun mot à la fin de chaque ligne, dans
la composition typographique d'un de ses ouvrages (1),


  (I) Courrier, 8 novembre 1857.