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261 une sorte de fatalité qui rapproche la mort de la vie, la fin du principe, et qui rejoint des époques extrêmes. Pen- dant la révolution, la chapelle des Pénitents de la Miséri- corde eut le sort de la plupart des autres églises; elle fut transformée en magasin de fourrages et en entrepôt de mar- chandises. Après nos troubles, et le 18 floréal an V, d'ho- norables citoyens, qui avaient appartenu à la confrérie, tentèrent plus d'une démarche auprès de l'autorité locale pour rentrer dans la possession de leur chapelle, et la ren- dre à sa destination première, mais leur demande ne fut point accueillie. M. Léon Boitel a bien fait de nous les signaler, et dans le nombre il y en a plusieurs dont le nom est assez connu en cette ville. M. l'abbé Pavy a consacré deux petits volumes à deux égli- ses dignes d'intérêt ; M. l'abbé Jacques nous a retracé l'his- toire de Saint-Jean, notre primatiale ; M. Boitel, qui leur suc- cède, marche dignement sur leur trace, et même, en quelques gracieuses lignes, dédie sa Chapelle des Pénitents à l'auteur des Cordelière, dont il se fait le disciple et l'ami. Ce travail, par la nature du sujet, comme par la couleur du style et de la pensée, va tout-à -fait à son adresse. Nous sommes persua- dés, après cela, que nos concitoyens l'accueilleront avec plaisir et intérêt. C'est un livre purement écrit et sagement pensé. Une première lithographie, nette et fidèle, représente la cha- pelle des Pénitents, et une seconde lithographie reproduit la devise de la société. M. Léon Boitel, comme imprimeur, a mis un soin particulier à l'impression de ce volume. Nous y avons remarqué une singularité qui a certainement son mérite, et qui ne date pas d'aujourd'hui, car Balzac, le restaurateur de la langue française, s'était attaché, comme fait ici M. Léon Boitel, à ne couper aucun mot à la fin de chaque ligne, dans la composition typographique d'un de ses ouvrages (1), (I) Courrier, 8 novembre 1857.