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249 gination et trouvait les danses macabres. A Saint-Jean, par exemple, la rose du ^frontispice montre, dans le centre, l'agneau de Dieu, qui est le commencement et la fin, et au- quel tout se rapporte. Le tour des médaillons extérieurs con- tient la vie du précurseur du Christ, l'un des patrons de l'église et qui le montra du doigt; au tour inférieur, les effets du sa- crifice de Jésus apparaissent sous l'héroïque martyre de saint Etienne, l'autre patron. Un de nos anciens évêques, Leidrade, mandait à Charle- magne qu'il avait restauré différentes églises, et sa lettre nomme celle de Saint Jean. La primatiale existait donc alors, et devait avoir de longues années de vie ; mais en quoi res- semblait-elle à la cathédrale d'aujourd'hui, voilà ce qu'on ne sait pas. Saint-Jean, tel qu'il est, porte l'empreinte d'un âge postérieur ; les juges compétents en architecture, et M. Jac- ques aussi bien qu'eux, retrouvent ici l'époque de Philippe- Auguste pour la grande nef, et les temps des premières croi- sades pour ces cannelures et ces ornements qu'on voit à la tribune, pour ces arcs demi-circulaires , combinés avec l'o- give des fenêtres. Les dates qu'on peut recueillir çà et là semblent prouver que noire cathédrale, commencée vers le XIIe siècle, se continua lentement à travers le XIII 0 , le XIVe, pour être achevée en 1451. Une chose qui n'est peut- être pas indifférente à noter, c'est que les choins qui res- taient du Forum vêtus, que l'on sait avoir croulé vers le mi- lieu du IXe siècle, furent mis en réserve pour l'œuvre de la grande église. « Ainsi donc, à Lyon, comme à Rome et à « Alexandrie, dit M. l'abbé Jacques, les débris des monu- « ments de l'idolâtrie ont enfin servi au culte du vrai Dieu. « Maintenant, engagées dans la structure du principal temple « de la Gaule, les pierres de ce forum, où nos premiers « martyrs furent publiquement insultés, applaudissent à « leur gloire. Elles crient, chacune en son lieu, que le « Christ a obtenu l'empire, et que ses saints ont hérité de la « terre. »