Revue du Lyonnais » série 1 - n°9 ( 1839 ) » pp.170

                             170
                         L'AUTEUR.
L'usage est ridicule.
                   DUBOIS,   avec ironie.
                       Il fait un peu crier,
Mais, auteurs tout puissants, messieurs, comme vous l'êtes,
Vous devez opérer des réformes complètes,
Vous régnez sur les mœurs en maîtres absolus,
L'abus que vous frondez bientôt n'existe plus.
                         L'AUTEUR.
D'où vous vient tant d'esprit ?
                          DUBOIS.
                                Du logis que j'habite,
On retient malgré soi l'esprit qu'on y débite.
                         L'AUTEUR.
Alors je puis par vous connaître, de tout point,
Quels sont mes juges?
                          DUBOIS.
                       Quoi ! ne vous êtes-vous point
Au prix d'une visite assuré leur suffrage ?
                         L'AUTEUR.
J'ai cru qu'il valait mieux corriger mon ouvrage.
                          DUBOIS.
C'est fâcheux ; le mérite est bien fort, de nos jours...
Quand il sait s'arranger pour triompher toujours.
                         L'AUTEUR.
Mais quels sont ces messieurs ?
                          DUBOIS.
                               L'un est propriétaire,
Un autre médecin et celui-ci notaire,
Un autre est avocat pour son talent cité,
Un autre est du conseil qui défend la cité,
Il est négociant.
                         L'AUTEUR.
                  Hé ! quoi ! pas un poète !
Pas un littérateur.