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veillance, on se rendra, ce me semble, un compte satisfaisant du
nom de sparteoli, terme de mépris, autant qu'on peut croire, em-
ployé par les soldats à l'égard de cette milice pacifique. Nous le
trouvons chez un ancien scholiaste de Juvénal, à l'occasion de deux
vers que je citerai bientôt : Per translationem, dit-il, disciplines
militaris sparteolorttm Romœ, quorum cohortes ad tutelam urbis
cum hamis, et cum aqua vigilias curare consueverunt vieillis.
C'est ainsi qu'on peut aussi entendre Tertullien, lorsque, parlant des
somptueux banquets en l'honneur de Sérapis, qu'il oppose aux sim-
ples agapes des chrétiens, il suppose que les feux allumés pour les
préparer pouvaient donner l'alarme aux surveillants chargés d'ar-
rêter les incendies : Ad fumum cœnœ serapiacœ sparteoli excita-
buntur (1).
   Nous avons vu encore que ces Vigiles devaient être armés de crocs
et de haches, destinés sans doute à trancher et arracher les portions
des édifices qu'il fallait sacrifier au feu pour sauver le reste. Ces
instruments sont nommés par d'autres auteurs dans des cas sembla-
bles. Juvénal mentionne ainsi les crocs :
             Dhpositis prœdives hamis viç/ilare cohorlem
             Servorum noctu Licinus jubet (2).

  Pline le Jeune les compte aussi parmi les instruments propres à
remédier aux incendies : Nullus usquam in publico sipo, nulla
hama, nullum denique instrumentum ad incendia compescenda (3).

   (1) Apologet,, 59.
    (2) Sat., XIV, v. 305.
   (5) Epist., X, 42. Le siphon, sipo ou sipho, dont parle Pline, en cel eu-
 droit, servait à élever l'eau pour les incendies, et tenait lieu de la pompe
que les anciens ne paraissent pas avoir connue. Saint Isidore de Séville en
parle en ces termes : Siphon vas appellatum, quod aquas sufflando fundat. Vtun-
lur hoc orientales. Num ubi senserint domum ardere, currunt cum siphonis plenis
aquis, et exùngmml incendia : sed et cum aras expressis ad superiora aquis
emundant {Origin., XX, 6). On peut voir encore ce qu'en dit Hesychius, au
mot rjiyàv- Ces procédés si imparfaits rendaient Lien nécessaire l'opération
de couper et d'abattre.