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92 funèbre, le pamphlet, l'anecdote moqueuse ou iriste ; c'est une vaste mine, encore inexploitée. Les lettres des anciens ne sont pas, comme la plupart des nôtres, de simples billets d'affaires ou d'amitié ; elles offrent souvent des traités entiers -, le monde d'alors se meut et respire là ; c'est là qu'il faut aussi l'étudier. La traduction nouvelle est dédiée à M. de Chateaubriand, par une lettre ainsi conçue : « Monsieur le "Vicomte, « Si les ressemblances que l'on établit d'homme à homme, d'auteur à auteur, n'étaient vaines, imparfaites et modifiées par les temps et les lieux, nous dirions que le noble et ardent solitaire de la rue d'Enfer, et l'austère et impétueux ascète de Belhléhem se rapprochent l'un de l'autre, sous beaucoup de rapports. « Ces deux vies ont été battues par les orages intérieurs et par les tempêtes du dehors. « Ici et là , c'est la même vigueur de génie, la même abon- dance de peintures fortes et saisissantes ; ce sont les mêmes retours frappants, et une affinité enfin qui se trahit par bien des endroits. Qu'il nous soit donc permis d'offrir la version de ces Lettres à celui qui, dans les Martyrs, se plut à jeter sur leur auteur un si puissant intérêt, et qui, plus d'une fois, entoura de sym« pathiques louanges le grand nom de J é r ô m e ! « Agréez, e t c . . Jusqu'ici, le texte des Lettres n'avait jamais été imprimé en format in 8° ; il fallait le chercher à travers des in-folios énormes. Les traducteurs ont jeté à la fin de chaque volume des notes abondantes, mais sobres, et qui sont l'indispensable commentaire de certaines difficultés que présentent naturelle- ment la différence de mœurs etl'éloignement des siècles. Tout en suivant le texte des Bénédictins, MM. Grégoire etCollombet ne se sont pas interdit les variantes utiles, les conjectures probables. Enfin, une table générale des matières aide beau- coup à se servir de ces cinq volumes, qui continuent les tra- ductions de Sidoine, de Salvien, de Synésius, d'Eucher de Lyon, de "Vincent de Lérins, tous poètes ou prosateurs des siècles auxquels se rattachent les œuvres de saint Jérôme.