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                                 S8
et n'en est pas moins estimé dans le pays              » La plume
nous tombe des mains. »
   On ferait bien r e m a r q u e r , si on l'osait, à M. Bayle dit
Stendhal, les mérites éminenls de ce sot Hôtel-de-Yille , on
lui parlerait de sa coupe originale, de l'élégance de sa façade,
de la sévérité et de la noblesse presque antique de ses deux
pavillons d'arrière-corps ; on lui dirait que cette architecture,
la dernière qua nous ayons eue en France, était parfaitement
l'expression de l'élat de la société à son époque ; on lui prouve-
rait que cet édifice romantique, satisfaisait bien réellement à
toutes les exigences morales et matérielles d'une maison com-
m u n e ; mais M. Bayle dit Stendhal ne nous écouterait p a s ,
il aime mieux le Colysée.
    On demandait un jour à Jocrisse s'il préférait les brunes
aux blondes ; il répondit : J'aime mieux le vin de Seaune.
    Les Mémoires d'un Touriste nous semblent entachés par des-
sus tout de ce vice radical: Regret amer d'une époque qui ne
peut renaître , amour fanatique d'une forme impossible dans
la moitié de la France , au moins. À cela p r è s , et ce n'est pas
peu de chose , ils ne manquent pas de tout mérite ; on y
trouve de l'esprit et même du savoir. Il est vrai que ce
savoir appartient^ en grande p a r t i e , à M. Mérimée, dont
M. Bayle dit Stendhal a copié textuellement des pages en-
tières; cette mode n'est pas la moins commode pour les
 auteurs embarrasses ; nous doutons qu'elle passe aussi vite
 que les autres. Quoi qu'il en soit, la question archéologique
nous paraît la mieux traitée dans ces mémoires , et à travers
les singulières aberrations de l'auteur , on trouve de bonnes
 appréciations du style antique. Il semble en connaître assez
bien les caractères ; il professe pour lui un fanatisme qui lui
 fait h o n n e u r , s'il est sincère. Par sa liaison avec l'antiquité
 r o m a i n e , le genre bysantin a trouvé quelquefois grâce devant
 ses yeux , et l'admiration que nous inspire aussi celte école ,
 diminue un peu pour nous les loris de M. Stendhal. Il ne
 fallait pas moins , pour nous empêcher de fermer le livre dès