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les premières p a g e s , tant est grande l'impudence avec l a -
quelle il tranche les questions dont il n'a fait qu'effleurer la
surface. Malheureusement tous les Lyonnais ne s'occupent pas
d'archéologie ; l'on ne peut donc promettre aux Mémoires d'un
Touriste de nombreux lecteurs à Lyon.
   Cet abandon bien naturel fournira de nouveaux traits à
M. Bayle, pour renforcer la caricature qu'il a déjà faite de
notre ville , si toutefois son livre doit avoir une autre édition.
                                                      H. LEYMARIE.



ESSAI SUR L'INFLUENCE MORALE DE LA POÉSIE, par BIGNAS ; Paris, De-
                      launay, 1 vol. in-8°.

  M. Bignan, le grand lauréat de l'Académie française, avait
réuni, en 1838, sous le titre d'Académiques, un°volume de
poésies qui toutes avaient obtenu des prix ou des accessit.
  Il disait alors, à la fin de son livre, comme l'athlète de
Yirgile :
         «        hic eœstus artemque repûno. »
         Je dépose ie eesle et renonce aux combats.
   Mais ce n'était que pour chercher un autre genre de lutte,
car le volume nouveau, l'Essai sur l'influence morale de la
poésie, nous semble viser au prix Monlhyon. Il n'en est pas
indigne assurémeut, et l'on a couronné plus d'un livre qui
était loin de valoir celui-ci.
   L'auteur de l'Essai prend la poésie à son berceau et la
suit jusqu'à nos jours, étudiant ses diverses phases, et ses
divers caractères chez les Hébreux, chez les Orientaux, chez
les Grecs, chez les Romains et chez les peuples modernes.
Le dessein premier de M. Bignan, c'est de montrer qu'elle
put être, aux différentes époques de la vie humaine, l'influ-
ence que la poésie exerça sur les esprits ; on ne saurait guère
aborder de sujet plus vaste, ni plus fécond, M. Bigan s'est
trop attaché aux détails, si bien que la pensée qui en devait
jaillir est quelquefois obstruée, mais, du reste, il joint à une
érudition suffisante des leçons graves et justes. Son livre est
écrit d'une manière pure et brillante ; c'est, de tout p o i n t ,
une excellente publication. Nous avons spécialement remar-
qué des jugements sur Yirgile, sur Lucrèce, sur Lucain , sur
le Tasse et sur Àrioste.
                                             F.-Z. C.