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 srain, lui recommande de n'avoir en vue que le bonheur du peuple.
  L'histoire dit même, de plus que le livret, que Savanarole eut le cou.
 rago de refuser l'absolution au Médicis.
    M. Blanchard annonce des facultés précieuses ; mais il a choisi,
 selon nous , un motif malheureux : deux personnages qui se parlent
 ne seront jamais à eux seuls un sujet de tableau. Les têtes de Sava-
 narole et de Médicis ont une étrangeté qui étonne, mais le livret a
 eu la sage précaution de nous annoncer que ce sont des portraits
 historiques.
    Sa copie de la Vierge au chardonneret, est excellente ; on dirait
 presque un tableau original. Quel plus grand éloge à lui faire !
    Dans l'Emigration des religieux de la Trappe le sujet a besoin
 d'explication ; c'est un tort en peinture. Il faut que les passions, que
 reflètent les figures, nous initient à tout ce qui se passe au fond du
 cœur. Nous reprocherons à ce tableau de manquer de vigueur de tons
 et d'énergie. Mais nous y reconnaissons avec plaisir un progrès re-
 marquable.
    II y a du même auteur une excellente copie d'une vierge de Ra-
 phaël. Une bonne copie n'est pas aussi commune qu'on le pense.
 Ecoutez plutôt ce qu'en dit Jules Janin dans un article inédit ré-
 servé à l'Artiste, et qu'une heureuse indiscrétion a fait tomber en
 mes mains :
    « Parmi les plus beaux tableaux du palais Pitti, cette galerie sans
égale entre ces chefs-d'œuvre signés du nom des plus grands maî-
tres, il en est un qui échappe souvent à l'étude attentive de l'artiste
aussi bien qu'à l'admiration précipitée du voyageur. Ce chef-d'œuvre
qui reste inconnu, pour ainsi dire, parmi toutes ces œuvres célèbres
dans le monde, n'est rien moins qu'un tableau de Raphaël, et encore
du meilleur temps do Raphaël. Ce tableau-là s'appelle la Vierge du
voyage; car de tous les chefs-d'œuvre qu'il possède et qu'il aban-
donne au public européen, cette vierge de Raphaël est le seul tableau
que le grand-duc de Toscane garde, pour ainsi dire, comme son
patrimoine particulier. Il a foi à cette vierge sainte et belle parmi
toutes celles du maître ; il ne s'en sépare ni la nuit ni le jour. Elle
habite avec lui l'intérieur de ce palais Pitti, dont l'hospitalité nç