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10 Et ces hommes rêveurs qui sont toujours enfants, Tous ceux sur qui le fort met ses pieds triomphants ! Les faibles sont les siens, sa force les relève; Il porte dans ses mains la grâce et non le glaive. »NE eau mystérieuse a baigné vos genoux ! Le ciel même, ô Seigneur, a-t-il rien de plus doux? A ces flots onctueux, fumant d'un double arôme, L'homme a fourni les pleurs et la terre le baume, Tous les deux vous offrant leurs présents les meilleurs, La nature ses fleurs, et l'ame ses douleurs, Puis, versant tous les deux sur vos traces sereines Ce que vous avez mis de plus pur dans leurs veines! Larmes! trésor vivant, perles de vérité! Seul don qu'offre le cœur sans l'avoir emprunté ! Baume que le soleil fait monter goutte à goutte Et surnager de l'ame en la consumant toute ! Vin que fait du palmier jaillir un fer blessant, Dernier présent du tronc qui meurt en le versant ! O Larmes, ô parfums des paupières écloses ! Parfums, esprits subtils tirés du fond des choses, Essor de la matière à l'immatériel, Fontaine où Dieu s'abreuve, atmosphère du ciel! Hôtes mystérieux des tombes solennelles, Parfums, éternité des reliques charnelles!