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Ether incorruptible en qui la beauté vit ; Où toute forme pure à la mort se ravit, Esprits, qui défendez de toute lèpre immonde Les corps dans le sépulcre, et les cœurs dans le monde, Huile qui fait briller les lampes jusqu'au jour ! O principe de vie aussi fort que l'amour ! Brise d'en-haut venue, haleine de cinname, Qui descend du Seigneur et remonte de l'ame ! O larmes ! ô pardon de toute iniquité ! O parfums, gardiens de toute pureté! LEBREZ, ô Magdeleine ! et quand la sève monte Laissez l'arbre saigner! versez vos pleurs sans honte! Epuisez lentement leur calice azuré ; Oh ! les pleurs sont bénis, le Seigneur a pleuré! Maître, je vous ai vu comme une ame exilée Errer le soir, au bord des lacs de Galilée ; La barque reposait dans l'eau bleue et sans plis, Et les frères dormaient sur leurs filets remplis ; Vous, sans qu'un bruit profane osa troubler vos rêves, Vous marchiez lentement sur le sable des grèves, Et vos regards, errants de l'un à l'autre azur, Semblaient interroger la mer et le ciel pur.