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                                   49S
                   « Loups-garoux, qui parmy la plaine,
                  « Suiuéz les brebis porte-laine,
                  « Pour l'esgarer de son troupeau ;
                  « Et la sçauéz si bien surprendre,
                  « Que ne se pouuant plus défendre
                  « Vous mangés sa chair et sa peau. »
      Certes, Du Larys avait le caractère bien fait s'il voyait dans
   ces vers des exhortations à paisiblement viure. Quel homme paci-
   fique que le poète Laurent !
      M. Théodore Laurent termine son Essai historique par des dé-
   tails officiels., mais très-minutieux, sur un procès que les
  hommes de Miribel eurent à soutenir durant un laps de temps de
  soixante-huit années contre les communautés du Dauphiné qui
  furent définitivement condamnées à relâcher et respecter à l'a-
 venir toutes les îles , îlots et Brotteaux sur le Rhône, qui sont dam
 l'étendue des confins naturels, apparents et indestructibles que
  l'arrêt désigna. Si la commune de Miribel sortit victorieuse de
 toutes les difficultées que lui avaient suscités les spoliateurs de
 ses communaux, elle dut en grande partie le triomphe de sa
 cause aux lumières et aux démarches réitérées de Me Jean Lau-
 rent, notaire de cette communauté. Ce courageux citoyen sut se
 placer au-dessus des violences qui furent exercées envers lui par
 un attroupement de gens du Dauphiné, qui après l'avoir arrêté ,
 ainsi que l'un des syndics de Miribel, lorsqu'ils étaient à exami-
 ner les déprédations commises sur les Brotteaux de leur commu-
 nauté , l'emmenèrent et le retinrent pendant six mois dans les
 prisons de Saint-Marcellin. Tout en réclamant auprès du roi
 contre une telle violence, Jean Laurent n'oubliait point les in-
térêts qui lui étaient confiés -, quoique prisonnier, il fit pro-
noncer au conseil d'état les arrêts qui préparèrent celui dont la
solution devait confirmer le droit des habitans de Miribel.
    On voit que le nom de Laurent est historique dans cette ville ;
nous ne pouvons pas du reste blâmer l'orgueil de l'auteur qui
lui a fait appuyer ainsi sur les titres que sa famille a eus à la
mémoire de ses concitoyens. On peut être fier de cette noblesse
surtout quand on ne dégénère pas.
                                         AjïÉDÉE ROUSSILLAC.