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eut l'idée d'adresser à Corchand, l'un des juges de la commission
révolutionnaire, lui valut sa mise en liberté, après u ne détention
d'environ six mois. Rentré dans son atelier, il fut chargé, par
l'agent national de Commune-Affranchie, de concourir, avec le
célèbre peintre Hennequin, aux plans ainsi qu'à l'exécution des
travaux à faire pour la fête de l'Être Suprême, dont la célébration
eut lieu le 8 juin 1794. Après la journée du 9 thermidor, et sous
le Directoire, son talent fut constamment employé dans toutes
les fêtes dites nationales.
   En 1800, Chinard fit un troisième et dernier voyage en Italie,
au retour duquel il fut admis à l'Académie royale des Sciences,
Belles-Lettres et Arts de Lyon , réorganisée, sous le nom A'Athé-
née, par les soins de M. Verninac de Saint-Maur, premier préfet
du département du Rhône , et peu de temps après l'Institut Na-
tional le reçut au nombre de ses membres associés. A cette épo-
que , il s'occupa de l'exécution d'un très-grand nombre de tra-
vaux, dont les plus remarqués furent le buste en marbre du
général Désaix, tué à la bataille de Marengo, et surtout celui
de la belle Mme Verninac, représentée sous les traits de Diane.
Au salon de 1802, il exposa son ingénieuse allégorie de l'Amour
sur les flots , citée avec éloge et gravée dans les Annales du Musée
de feu M. Landon. Dans cette charmante composition, Famour
est représenté se sauvant du naufrage avec le secours de ses
seules armes. Son arc et son carquois se transforment en nn es-
quifléger, dont ses fidèles colombes ornent la proue. Ses traits
sont changés en rames, son bandeau lui sert de voile, son flam-
beau lui tient lieu de mât et de fanal ; le petit navigateur vogue
avec assurance vers le rivage.
    Par décret impérial daté de Varsovie, le 25 janvier 1807, Chi-
 nard fut nommé professeur de sculpture à l'école spéciale de
 dessin, rétablie à Lyon par décret du 15 avril 1805. Au salon
 de 1810 , il exposa son ancien groupe de Persée et d'Andromède ,
 que les journaux de l'époque mentionnèrent fort honorablement.
 Au salon de 1812, il envoya une tête de la Paix, d'un très-beau
 caractère, modelée sur une figure colossale, exécutée en mar-
b r e , en 1811 , pour la place de la Douane , à Marseille. Au
 même salon, il exposa le modèle en plâtre d'une statue colossale