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 Yilleurbane, la statue colossale de la Liberté; et, parmi quelques
 autres ouvrages qu'il fit encore à cette époque, le plus remarqua-
 ble fut la statue en marbre , de grandeur naturelle, de la belle
 Mme Vanrisambourg, femme d'un riche négociant de Lyon, re-
 présentée sous les traits de Minerve.
    A la fin de 1791, il partit une seconde fois pour Piome , où il ne
 tarda pas d'être l'objet de persécutions politiques de la part du
 gouvernement pontifical, très-susceptible alors. A son départ,
 M. Vanrisambourg lui avait donné les sujets de deux petits grou-
 pes qu'il voulait faire servir de base à d'élégans candélabres en
 bronze, et il lui avait, en même temps? confié l'exécution des
 modèles. Ces deux groupes devaient, selon l'esprit du moment
 et les idées particulières de M. Vanrisambourg , qui avait em-
 brassé la cause de la révolution avec une certaine chaleur , re-
présenter Jupiter foudroyant l'aristocratie et le Génie de la raison
foulant à ses pieds la superstition. Pendant que Chinard travaillait
à Rome à l'exécutionde ces groupes , un personnage ombrageux,
qui visitait parfois son atelier, crut voir , dans le dernier, des
emblèmes injurieux à la religion, et il pensa qu'il était de son
devoir d'aller dénoncer l'artiste à l'inquisition. Dans la nuit du
 22 au 23 septembre 1792, il fut arrêté avec un autre lyonnais
de ses amis, le jeune architecte Rater : enfermés tous deux au
château St-Ange, ils n'en sortirent que le 13 novembre suivant.
    Rendu à la liberté, Chinard se hâta de quitter l'Italie. A son
retour àLyon, il fit, pour le fronton de VHôtel-de-Ville , en rem-
placement de la figure équestre de Louis XIV, qui en, avait été
effacée, les figures en plâtre de la Liberté et de l'Egalité. La dis-
position équivoque d'une couronne de chêne que tenait à la main,
une de ces figures, fut, aux yeux des patriotes de 1793, un motif
suffisant pour le dénoncer après le siège de Lyon , et le faire in-
carcérer. Pendant sa captivité, et pour en charmer les ennuis,
il s'occupait de petites compositions analogues à l'esprit du jour,
et il les envoyait aux membres des commissions Temporaire et
Révolutionnaire, installées à Commune-Affranchie par les repré-
s e n t a i du peuple Fouché de Nantes, Laporte et Collot-d'Herbois.
Une des plus agréables de ces compositions, l'Innocence, sous les
traits d'une colombe se réfugiant dans le sein de la Justice,.qu'il