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473 . Yilleurbane, la statue colossale de la Liberté; et, parmi quelques autres ouvrages qu'il fit encore à cette époque, le plus remarqua- ble fut la statue en marbre , de grandeur naturelle, de la belle Mme Vanrisambourg, femme d'un riche négociant de Lyon, re- présentée sous les traits de Minerve. A la fin de 1791, il partit une seconde fois pour Piome , où il ne tarda pas d'être l'objet de persécutions politiques de la part du gouvernement pontifical, très-susceptible alors. A son départ, M. Vanrisambourg lui avait donné les sujets de deux petits grou- pes qu'il voulait faire servir de base à d'élégans candélabres en bronze, et il lui avait, en même temps? confié l'exécution des modèles. Ces deux groupes devaient, selon l'esprit du moment et les idées particulières de M. Vanrisambourg , qui avait em- brassé la cause de la révolution avec une certaine chaleur , re- présenter Jupiter foudroyant l'aristocratie et le Génie de la raison foulant à ses pieds la superstition. Pendant que Chinard travaillait à Rome à l'exécutionde ces groupes , un personnage ombrageux, qui visitait parfois son atelier, crut voir , dans le dernier, des emblèmes injurieux à la religion, et il pensa qu'il était de son devoir d'aller dénoncer l'artiste à l'inquisition. Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1792, il fut arrêté avec un autre lyonnais de ses amis, le jeune architecte Rater : enfermés tous deux au château St-Ange, ils n'en sortirent que le 13 novembre suivant. Rendu à la liberté, Chinard se hâta de quitter l'Italie. A son retour à Lyon, il fit, pour le fronton de VHôtel-de-Ville , en rem- placement de la figure équestre de Louis XIV, qui en, avait été effacée, les figures en plâtre de la Liberté et de l'Egalité. La dis- position équivoque d'une couronne de chêne que tenait à la main, une de ces figures, fut, aux yeux des patriotes de 1793, un motif suffisant pour le dénoncer après le siège de Lyon , et le faire in- carcérer. Pendant sa captivité, et pour en charmer les ennuis, il s'occupait de petites compositions analogues à l'esprit du jour, et il les envoyait aux membres des commissions Temporaire et Révolutionnaire, installées à Commune-Affranchie par les repré- s e n t a i du peuple Fouché de Nantes, Laporte et Collot-d'Herbois. Une des plus agréables de ces compositions, l'Innocence, sous les traits d'une colombe se réfugiant dans le sein de la Justice,.qu'il