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cette fascination ; je reculaj enfin, étonné de la puissance que
l'amea quelquefois sur son enveloppe.
   En ce moment, le soleil qui descendait au nord en s'appro-
chant des hauts plateaux de l'Ardèche , laissa s'égarer un rayon
limpide entre deux nuées de pourpre à ma droite, et alors s'é-
claira pendant quelques minutes un coin de cet eden que je
n'avais pas encore remarqué. La vallée que je dominais de si
haut, formait à mes pieds un vaste bassin arrondi, où se réu-
nissaient quelques cascades. Une seule issue était laissée à ces
eaux murmurantes, précisément en face de moi ; issue resserrée
par deux hauts rochers qui se tenaient à pic comme deux senti-
nelles , de chaque côté du torrent. Le rocher de droite, plus
haut que l'autre, était traversé de part en part en un arcade
énorme, couverte, bourrée de verdure naine , de hêtres altiers ,
de sapins pliant sous la brise. Le rayon brillant traversait cet
œil immense , et éclairait dans sa marche rapide toute la corni-
che sur laquelle j'étais couché. Arrivé à moi, il me lança un
éclair, puis continua de courir au midi. Anéanti d'admiration,
je me jetai à genou, car j'avais pensé voir flotter dans lava-
peur dorée le triangle redoutable dont Raphaël Sanzio a ceint
   tête de Jehovah. Quand je me relevai, j'eus un moment de
    "eur poignante, je me crus aveugle! et je me rappelai les
     reux frappés de mort pour avoir osé soutenir, malgré les
      ÃS du Seigneur, l'arche d'alliance qui menaçait de tomber ,
uans une marche. Je me trompais, le soleil était déjà desceudu
derrière l'Auvergne. Il était nuit ; je rentrai bien vite dans ma
grotte.
                                            H. Leymarie.