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427 tisme s'intronise à la faveur du bienfait. François I " favorise leurs fabriques, et leur impose des forteresses et des emprunts forcés. Echappés aux prétentions féodales et des chefs huguenots et des princes ligueurs , ils voient leurs institutions municipales chan- gées par unédit d'Henri IV. Sous Richelieu, le château de Pierre- Scise devient une prison d'état. Le règne de Louis XIV est pour Lyon comme pour la France le règne des lettres et des arts ; mais il détruit la plus nécessaire des libertés , celle de la conscience. Louis XV enfin ne laisse les droits électoraux qu'à un petit nom- bre de privilégiés. Aussi la ville de Lyon s'associa-t-elle avec ardeur à l'élan na- tional de 1789 ; mais elle soutint un siège horrible plutôt que de plier sous le despotisme de la terreur. Bonaparte la releva; l'Empire la combla de bienfaits matériels et y enchaîna la pen- sée. La Restauration, précédée par les Autrichiens, y trouva des fanatiques pour et contre elle. Enfin la lassitude, causée par tant de secousses, amena le calme et le repos ; l'industrie et la prospérité reparurent, et allèrent croissant jusqu'aux fu- nestes ordonnances de 1830. Lyon se leva spontanément pour défendre les conquêtes de quarante années, et les conserva sans verser de sang. Nous nous taisons sur une époque qui n'est point encore accomplie. Ainsi, en généralisant les données d'une chronique provin- ciale, on peut deviner les destinées de tout un peuple ; et réci- proquement l'histoire générale devient plus intelligible quand elle est traduite en détails locaux et pour ainsi dire personnels. Il y a peut-être de l'aveuglement à croire que de tels fruits puissent naître d'un sol aussi aride qu'un précis chronologique ; mais, si nous encourons le reproche de fournir trop peu de maté- riaux, le lecteur nous pardonnera, j'espère, d'avoir compté en toute assurance sur l'énergie et la sagacité de son jugement. Nous au- rions pu multiplier les détails historiques en supprimant certaines indications qui ne semblent aboutir qu'à satisfaire la curiosité locale : notre principal but, en les conservant, a été de faire voir que les usages maintenus par le temps dans une population sont toujours fondés sur des motifs sérieux. On trouvera donc nommés à leur date la plupart desétablissemens ou des hommes