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397 il e s t c o n n u j et que vous ne voudriez pas accréditer une pareille fraude , à peine pardonnable dans le principe de plaisanterie qui l'a fait c o m m e t t r e , que vous ne voudriez p a s , dis je j, l'accréditer, quand ce serait même un anglais qui devrait y être trompé, et payer cette urne fort cher. « J'ai l'honneur d ' ê t r e , etc. DE SOZZY. « A Nancy, le 11 novembre 1765. » P R O J E T DE TRANSLATION DU PALAIS D E J U S T I C E . Ce n'est pas seulement de nos jours que la rive droite de la Saône a été menacée de perdre ses Cours de Justice. En 1627, notre vieux palais de Roanne semblait déjà prêt à s'écrouler, et les sommes nécessaires pour les réparations étaient si considé- rables, que beaucoup de personnes pensaient qu'il fallait laisser là cette ruine et bâtir ailleurs un édifice nouveau. Un faiseur de projets , nommé Merlin , présenta au roi Louis XIII, un plan qui avait pour objet d'élever la demeure de la Justice sur la place des Terreaux, où depuis fut construi l'Hôtel-de-ViUe. Ce projet obtint faveur au Conseil du r o i , qui U:M communiquer au Consulat pour avoir son avis ; mais dans une assemblée de notables , con- voquée à l'Hôtel Commun, l'idée du sieur Merlin fut presqu'una- nimement désapprouvée. Il est vrai que le Consulaty avait appelé en grande majorité, des membres de l'église ou des magistrats, que leurs habitudes et leurs possessions attachaient au vieux quartier de la justice. Ce qu'il y a de plus curieux dans cette délibération, ce sont les motifs allégués contre la translation du palais. Les uns disaient < que l'établissement du Palais sur les Terreaux serait d'un grand c « préjudice à plusieurs manufactures, lesquelles y ont pris loge- « ment comme en un lieu propre à leur profession qui a besoin « de grand a i r , en sorte que si on les y en était, on mettrait à la « faim dix ou douze mille personnes qui sont logées en cet e n - « droit, en bonne commodité, dans de petites cahutes propres « pour eux et non pour les officiers et gens de qualité que le