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347 français ( 1 ). La moins violente de ces différentes pièces est celle-ci : BALLADE. Que Rousseau , dans maint vaudeville , Sur moi répande affreuse bile Pour se venger de mes refrains ; Qu'en vieux gaulois il me déchire, Je me rirai de sa satire ; Je ne l'aime, ni ne le crains. Qu'à la cour, ainsi qu'à la ville, Maint grand soi gneur, prisant son style , A sa rage donne les mains; Qu'en second Marot on l'admire ; Pour moi, quoiqu'on en puisse dire , Je ne l'aime, nine le crains. C'est un plagiaire servile, II a le cÅ“ur noir, l'ame vile . II sappe les droits les plus saints : Contre Moïse il ose écrire, (2) Je ne connais de rimeur pire , Je ne l'aime, ni ne le crains. ENVOI. Thémis, lorsqu'à toi je me plains De ce rimeur à cruelle ire, Ce n'est pas qu'il puisse me nuire : Je ne l'aime, ni ne le crains. On peut juger du ton des autres pièces par celui qui règne dans la ballade que nous venons de citer. Mais qu'il nous soit permis de quitter un moment le poète Ga- con, pour nous occuper d'une manière plus particulière de (1) Quelques-unes de ces pièces sont d'une date bien antérieure à celle du procès de Rousseau; le plus grand nombre des autres est du temps même du procès, qui fut entamé au commencement de l'année 1711; enfin le reste, qui se compose de trois ou quatre pièces, est postérieur au mois d'avril 1712 , épo- que à laquelle fut rendu l'arrêt de bannissement contre Rousseau. (2) Le petit poème de la MOÃSADE n'est pas de Rousseau, mais d'un auteur peu connu , nommé Lourdel.