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342 dans la religion réformée, et avait abjuré, en 1685, entre les mains du père Lachaise. Certes, ce n'était pas cette abjuration qui allumait la bile du satirique lyonnais ; il n'était choqué que de ses prétentions et de sa vanité poétiques : aussi, quand il trouvait l'occasion de le mordre , se gardait-il bien de la laisser échapper. Un certain jour, Perrachon eut l'idée d'adresser à Mme de Che- vri y grande-prieure du monastère de St-Pierre , à Lyon, le sonnet suivant : De toutes les vertus posséder l'excellence, Joindre aux béantes du corps le cœur grand, l'esprit beau. Au langage des Dieux unir son éloquence, Servir aux lieux sacrés d'exemple et de flambeau ; D'un saint palais, modeste en sa magnificence , Sans peine, incessament soutenir le fardeau, N'ignorer aucun art, ni langue, ni science , D'une illustre vestale est l'imparfait tableau. Souvent je me suis plaint que le destin avare Voilait à l'univers un miracle si rare y Mais enfin j'ai connu la justice des cieux : Des souverains décrets la sagesse profonde D'un objet si divin juge indigne le monde, Et refuse aux mortels le chef-d'œuvre des dieux. Ce sonnet, à la louange d'une supérieure de monastère, pouvait bien paraître quelque peu galant, et en quelque sorte assez dépla- cé: Gacon ne fit cependant aucune attention à cette petite inconve- nance, et voici la réponse qu'il se contenta de faire à l'auteur. De ses vers mal construits nous vanter l'excellence, Crier à ses lecteurs : que cet endroit est beau! Faire en des jeux de mots consister l'éloquence, De sa propre raison éteindre leflambeau; Prendre un pompeux Phœbus pour la magnificence, Se faire de la rime un très-pesant fardeau, Pêcher contre la langue , avoir peu de science , Du fade Perrachon voilà le vrai tableau. Apollon de son feu lui fut toujours avare : De semblables esprits l'espèce n'est pas rare ; Il en est par milliers sous la voûle des cieux :