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Religion, lequel m'a paru bien supérieur à celui de la Grâce, dans
la lecture qu'il en fit ces jours passés, en ma présence, chez notre
prévôt des marchands (1), qui est un homme de beaucoup d'es
prit etd'un mérite universel. Ce poème qui estdiviséen six chants,
est bâti sur le système de M. Pascal, dans les Pensées sur la Reli-
gion. Il commence par faire souhaiter aux incrédules qu'il y ait
une religion ; ensuite, il prouve qu'il y en a une ; enfin , il fait voir
qu'il n'y en a qu'une, qui est la religion chrétienne., dontil expli-
que les avantages. Le premier chant, sur l'existence de Dieu, est
admirable, tant pour le fond que pour la versification , et les au-
tres chants ne lui sont pas inférieurs. Ce sont des vers dignes de
Racine. À la lin du poème, l'auteur a sanctifié un passage très-
profane de Tibulle , en le tournant en un acte d'amour de Dieu ,
fort édifiant. Ce sont ces beaux vers de l'élégie 1" qu'il a para-
phrasés :
               Te spectem, suprema mihi cum venerit hora ;
                    Te teneam moriens , déficiente manu.
  N'est-ce pas la peinture d'un homme mourant, le crucifix à la
main (2)? »
  En 1732 , Racine quitta la direction des gabelles de notre ville ,
pour aller exercer le même emploi à Soissons. «Je suis véritable-
ment fâché, écrivait Brossette , le 6 mai 1732, de cette transmi-
gration , qui va nous priver d'un homme autant estimable par son
esprit, qu'aimable par ses mœurs, digne enfin du grand nom
qu'il porte. Mais ce changement lui est avantageux, parce qu'il
rapproche M. Racine de ses amis et de sa patrie (3). »


     HISTOIBE GÉNÉRALE ET DEPARTEMENTALE DU COMMERCE DE LïON.

   Un littérateur de notre ville vient de terminer l'histoire commerciale de Lyon ,
depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, et se propose de la publier. En attendant,
il a bien voulu nous en promettre quelques extraits que nous consignerons dans
notre Revue, consacrée spécialement aux intérêts et à l'histoire de notre patrie.

  (1) Camille Perrichon. Voyez les Mélanges de M. Breghot du Lut, tom. I ,
pag. 113.
  (2) Lettres de Brossette, loin. III, pag, 181.
  (5) Lettres de Rousseau, tom, III, pag. 242.