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285 aurait eu lieu, s'il faut en croire les habitans du pays, à l'insu et contre le gré du maire et de son adjoint. Pendant l'automne de 1834, il fut question de faire un dé- placement d'une nature bien différente. Quelques amis des arts à qui on avait parlé de Ce monument, pensèrent qu'il figure- rait mieux dans le musée d'une grande ville que dans l'église d'un village (1) ; ils allèrent témoigner leur désir aux fabriciens d'Avenas, mais ceux-ci, après de mures réflexions, décidèrent qu'ils conserveraient un autel q u i , suivant là tradition , comp- tait plus de mille ans d'existence, et qui était l'objet de la vénération des fidèles d'Avenas et dos paroisses circonvoisines. Chaque année en effet, le jour de l'Assomption, de pieux pay- sans viennent en procession prier la Vierge d'Avenas, et appli- quer, comme pour leur imprimer une sorte de bénédiction, leurs chapelets, sur l'image du Christ qui fait partie des sculp- tures de l'ancien autel. Les principaux visiteurs de 1834 furent MM. Jordan-Leroy, adjoint de M. ternaire de Lyon; M. Sylvain Blot, sous-préfet du Rhône; M. Peyré, juge au tribunal civil de Yillefranche., auquel on doit une excellente traduction de la loi salique ; l'au- teur de cette notice, e t , un peu plus tard, M. Etiertne Viet'ty, membre de la commission scientifique dé la Morée. Cet habile et profond archéologue, sur la demande de M, le sous-préfet du Rhône, consigna le résultat de ses investigations dans un rapport adressé à cet estimable magistrat. En voici la teneur : « . . . . L'autel d'Avenas m'a paru avoir tous les caractères des monumens cârlovingiens, tant à cause du costumé d'une partie des figures, que par la forme des lettres de l'inscription et par le style de la sculpture qui a la teinte de cette époque, avec une touche provinciale bien prononcée. Il a dû être exé* cutéà Beaujeu. « La face intérieure représente le Christ assis dans un mé- daillon en creux de forme elliptique-ogivlque, qui est un sytn- ( 1) L'ancien directeur de notre musée, M. Artaud, avant son départ pour Avi- gnon, avait signalé ce monument à la mairie de Lyon, et désirait vivement qu'elle en fît l'acquisition.