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lutte inteltecluelle. Le livre que nous avons sous les yeux est une preuve, entre
plusieurs autres, de ce que nous venons de dire. Dans un des prochains cahiers
de la REVUE , nous donnerons une appréciation détaillée de I'ASACHÉOS POLYGLOTTE ;
aujourd'hui, nous transcrirons seulement deux odes traduites par un poète notre
compatriote, M. Bignan , qui nous a doté d'une si belle version de L'ILIADE.

                          ODE XXXIV D'ANACRÉON.
                                 A SA MAITRESSE.

                      Ne me fuis pas, ô ma maîtresse '.
                      En méprisant mes blancs cheveux.
                      Si pour toi brille la jeunesse,
                      Ne vas point rejeter mes feux.
                      Vois plutôt avec quelle grâce
                      De la rose au frais coloris
                      La jeune pourpre s'entrelace
                      A l'aimable blancheur des lis.

                                 ODE XXXVI.
                             VIVRE SANS nfQUIÉTUDE.

                     Pourquoi donc voudrais-lu m'apprendrc
                     Les austères lois des rhéteurs ?
                     A quoi me servirait d'entendre
                     Tous leurs préceptes imposteurs ?
                     Enseigne-moi plutôt à boire
                     La douce liqueur de Bacchus;
                     Apprends-moi, pour unique gloire,
                     A folâtrer avec Vénus.
                     Enfant, puisque déjà ma tête
                     Se couronne de blancs cheveux,
                     Apporte l'eau, ma coupe est prête ;
                     Verse-moi ce viu généreux.
                     Endors mon âme dans l'ivresse
                     De ces courts et derniers plaisirs.
                     Bientôt dans la tombe où tout cesse
                     Tes mains descendront ma vieillesse ;
                     Et les morts n'ont plus de désirs.