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249 lutte inteltecluelle. Le livre que nous avons sous les yeux est une preuve, entre plusieurs autres, de ce que nous venons de dire. Dans un des prochains cahiers de la REVUE , nous donnerons une appréciation détaillée de I'ASACHÉOS POLYGLOTTE ; aujourd'hui, nous transcrirons seulement deux odes traduites par un poète notre compatriote, M. Bignan , qui nous a doté d'une si belle version de L'ILIADE. ODE XXXIV D'ANACRÉON. A SA MAITRESSE. Ne me fuis pas, ô ma maîtresse '. En méprisant mes blancs cheveux. Si pour toi brille la jeunesse, Ne vas point rejeter mes feux. Vois plutôt avec quelle grâce De la rose au frais coloris La jeune pourpre s'entrelace A l'aimable blancheur des lis. ODE XXXVI. VIVRE SANS nfQUIÉTUDE. Pourquoi donc voudrais-lu m'apprendrc Les austères lois des rhéteurs ? A quoi me servirait d'entendre Tous leurs préceptes imposteurs ? Enseigne-moi plutôt à boire La douce liqueur de Bacchus; Apprends-moi, pour unique gloire, A folâtrer avec Vénus. Enfant, puisque déjà ma tête Se couronne de blancs cheveux, Apporte l'eau, ma coupe est prête ; Verse-moi ce viu généreux. Endors mon âme dans l'ivresse De ces courts et derniers plaisirs. Bientôt dans la tombe où tout cesse Tes mains descendront ma vieillesse ; Et les morts n'ont plus de désirs.