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226 mot, j'étais prêt à me remettre en m a r c h e , quand arriva M. M.... un papier à la main. Son air était grave et son maintien composé. — Veuillez pren- dre lecture de ceci, me dit-il. Je pris donc l'écrit qu'il me présenta, et je lus ce qui suit : DÉCLARATION. « Je soussigné déclare que la narration de M. Alexandre Dumas, « telle qu'elle a paru dans ses Impressions de voyage, sur la pré- « tendue chasse d'un ours, dans la commune de Fouly en Valais et « tous les faits qu'il cite à cette occasion, sont un tissu de fausse- « tés; je n'ai point eu l'avantage de le servir à table, et bien moins « encore de lui parler de cette chasse. De temps immémorial, « l'on n'a point tué d'ours à Fouly ; l'accident dont parle M. Du- « mas^ a effectivement eu l i e u , mais tout autrement qu'il le r a - « conte, dans une commune aux environs de Sien, il y a neuf à « dix ans , long-temps avant le voyage de M. Dumas en Valais, « qui a eu lieu en 1832. « M. Dumas, dans son recueil, joint la calomnie au mensonge « lorsqu'il dit qu'une boîte était établie à l'hôtel de la Grandc- « Maison, pour recevoir les générosités des voyageurs , en faveur « de la famille du chasseur qui a péri dans la chasse dont il parle; « parconséquent il n'a point eu lieu comme il le d i t , de donner « cours à sa générosité. « Martigny, le 18 juin 1854. « «Signe, Y. M . . . . , «Maître d'hôtel à la Grande-Maison. » Tout cela, M. M . . . . , vous me l'aviez déjà d i t , répondis-je, dès que je fus au bout du fait ; et votre p a r o l e , je vous assure, suffi- sait à ma conviction. — J'ose le croire , monsieur, mais ce que je vous ai dit à vous , est pour vous ; ce que j'ai écrit là est pour les autres. Je vous avais annoncé un certificat revêtu de la signa- ture de nos autorités ; votre départ précipité ne me permet pas de tenir parole. Puis-je espérer que cette déclaration suffira tell