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ressemble-t-il au peuple septembriseur de notre première révolution ? Il faut au
peuple des amis qui lui disent ses vérités et non des courtisans comme au pouvoir.
Disons-le donc hautement et sans détour , car les démentis ne sont pas des preu-
ves et des argumens sans réplique ; il n'est que trop vrai que Jacquard ait
été plus d'une fois en butte à des voies de fait, à des injures et à des menaces
de la part des ouvriers en soie. Trois d'enlr'eux l'assaillirent un soir sur lé quai
Si-Clair et ne parlaient rien moins que de le jeter à l'eau, lorsque les cris de
leur victime et l'approche de quelques personnes les mirent en fuite. Yoici une au-
tre anecdote que nous tenons, ainsi que la précédente, d'une personnne à la-
quelle Jacquard l'a racontée lui-même..
    Sous le laisserons parler.
    Un jour que j'achetais des cordes, mon cordier vint tout-à-coup à s'appitoyer
sur son sort et sur la diminution de sa vente. Je lui en demandai les motifs. Ah!
monsieur, c'est ce damné métier à la Jacquard qui en est cause ; il a tout sim-
plifié, il a enlevé le pain au pauvre monde. Si ce n'est pas une infamie, je vous
le demande , qu'on encourage de ces monstruosités d'inventions qui ôtent l'ou-
vrage à l'ouvrier. Allez, s'il ne fallait que de la corde pour pendre ce coquin
 de Jacquard, je donnerais volontiers.... — Toute votre boutique? — Oh non !
mais tout ce qui faudrait pour çà. — Vous ne connaissez pas Jacquard ? — Ni je
 n'aienviede le connaître. C'est.un mauvais citoyen; car il n'y a.qu'un mauvais
 citoyen qui puisse vouloir la mort du peuple. — On vous l'a fait pi-us noir qu'il
n'est, et s'il vous expliquait lui-même que son métier est tout dans l'intérêt de la
 classe ouvrière ? — Je voudrais bien voir comment il s'y prendrait, le grugeur !—
 Eh bien ! écoutez-moi, car je suis Jacquard. Et le cordier de balbutier force excuses
et force regrets. C'est notre femme , ajouta-t-il en finissant, qui me conte chaque
jour ces sornettes-là.
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                ACADÉMIE DE LYON. — CONCOURS DE 1 8 3 5 .

   L'Académie propose les sujets de prix suivans :
   î° Fondation de Christin de Ruolz. — « Quelles sont les modi-
fications à faire, soit dans la confection des voitures employées
sur les chemins de fer, soit dans la disposition des rails , pour di-
minuer les frottemens et permettre de parcourir, sans danger, les
courbes d'un petit rayon, avec de grandes voitures? » Médaille
d'ovdeSOOfr,
   2° Prix fondé par l'Académie. — Quel est le meilleur système
d'éducation et d'instruction publiques dans la monarchie consti-
tutionnelle. « Médaille d'or de 600 fr.