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varié et à marcher ainsi à l'accomplissement de notre vœu le
plus cher, la propagation des lumières parmi les classes pauvres.
   Il y avait alors quelque courage à prendre ainsi le rôle d'ami,
d'émancipateur du peuple, devant un gouvernement ombrageux.
Aussi, ceux qui n'eurent à souffrir que des persécutions, là où ils
n'auraient dû trouver qu'encouragement et protection , ceux - là
méritèrent bien de leur pays. Honneur! honneur! à ces dignes
citoyens! c'est à eux que Lyon doit la première école Lancas-
trienne ; c'est à eux que nous devons la Société élémentaire du
Rhône, car cette Société, n'a été, en quelque sorte , qu'une conti-
nuation de la leur; à eux, la première et grande pensée d'une
association ; à celle-ci, la fécondation puissante de cette généreuse
pensée.
    Cette première école, appelée, à juste titre, école modèle, fut
établie, montée Saint-Barthélémy, et placée sous la direction de
M. Cambier. Ses succès dépassèrent toutes les espérances et, en
 1820, elle comptait, dirigée alors par M. Bailleul, plus de 350
élèves.
    Les frais de ce magnifique établissement étaient considérables ,
 et ses ressources, incomplètement organisées , cessèrent, en 1821
d'alimenter l'école modèle. Cette école allait être fermée! un
homme se rencontra, qui seul voulut porter le fardeau ! M. Berna,
dont le souvenir ne saurait être environné de trop de respect et de
trop de regrets, M. Berna, dont le buste devrait être placé dans
les écoles, pour rappeler à tous, le bienfaiteur, le soutien de l'ins-
truction primaire, M. Berna, jusqu'en 1828, entretint à ses frais
l'école modèle et consacra à cette œuvre si belle, une somme de
plus de 30,000 fr.
    Un tel exemple devait trouver des imitateurs ; sans doute, peu
de personnes, quelqu'ardente, quelqu'éclairée que fut leur cha-
rité, se trouvaient en position de faire, comme le vénérable
M.Berna,le sacrifice desommes aussi importantes; mais endeman-
 dant à l'association , à ce principe si fécond, des secours, même
 modiques, on devait réaliser un capital qui permît, non-seule-
 ment d'alléger M. Berna, des charges énormes qu'il s'était volon-
 tairement imposées, mais encore de garantir aune école, au moins,,
 une existence illimitée.