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moyen â g e , et que la routine entretient dans toutes les têtes. C'est p a r l a voie
expérimentale qu'il veut arriver a i e s d é r a c i n e r , à les détruire. Il fit de nombreu-
ses dissections, non-seulement sur le cheval, mais encore sur les autres espèces
d'animaux domestiques, et une fois maître en cette p a r t i e , il sollicita et obtint la
place de chef de l'Académie d'Equitation de Lyon.
  Peu de temps après , en 1747 , il publia sous le titre de NOUVEAU NEWKASTLE ,
un traité complet d'équitation et du gouvernement du plus bel animal que l'hom-
me ait dompté (Lausanne, 1747 , un volume in-12. ) Le succès d e cet ouvrage
passa ses espérances et lui mérita un grand nombre d'élèves. II donna ensuite ses
ELÉMENS B'HiPPiitMQUE ( L y o n , 1750 et 1 7 5 3 , trois volumes i n - 1 2 , dans lesquels
il se montre aussi habile anatomiste qu'écrivain élégant, aussi bon praticien qu'ex-
périmentateur infatigable. Cet ouvrage l'annonça comme le réformateur des doc-
trines r e ç u e s , et en même temps comme (e seul en état d'imposer à la Vétérinaire
des préceptes utiles, des germes progressifs.
   Diderot et d'Alembert publiaient alors leur Encyclopédie ; ils appelèrent à eux
Bourgelat et lui confièrent tout ce qui avait rapport à la MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Ses
divers articles répondirent à l'attente des éditeurs et à la nature d u monument
qu'ils élevaient aux sciences. II n e borna point ses v u e s , comme les deux Lafosse
et leurs p r é d é c e s s e u r s , à la médecine du cheval; il les étendit à celle de tous les
animaux domestiques, principalement de ceux qui sont employés aux exploita-
tions rurales. Sans doute , il laisse a p e r c e v o i r , peut-être même avec trop d e
complaisance , son goût passionné pour le c h e v a l , mais on lui doit d'avoir le p r e -
mier s e n t i , d'avoir su faire apprécier aux a u t r e s , les nombreux rapports existant
entre les propriétés organiques et vitales de l'homme et celtes des grands m a m -
mifères; d'avoir, par l'analogie de leurs fonctions dans l'état d e santé et dans les
causes de maladies,.montré le point d u départ pour donner à la médecine vété-
rinaire une direction v r a i e , pour indiquer la route à suivre dans les différences
qu'elles offrent.
   Aussi,   dès que son livre sur I'ANATOJIIE           COMPARÉE DU CHEVAL , DE BOEUF ET DU

MOUTON ( P a r i s , 1 7 6 6 , i n - 8 ) , p a r u t , il fut accueilli généralement et traduit dans
toutes les langues. L'idée mère qu'il renferme, entrevue par le génie d'Aristote,
fut aussitôt saisie par Daubenton et Vicq-d'Azyr, et devint plus tard pour Cuvier
l'étincelle brillante qui devait fournir à la supériorité do sa raison et de son j u g e -
m e n t , l'art d'arracher aux entrailles de la terre les débris fossiles qu'elles recè-
l e n t , et de nous rendre les premiers témoins de la grande révolution physique à
laquelle notre globe doit sa forme, son existence actuelle.
   Loin d'obtenir u n semblable résultat, la MATIÈRE MÉDICALE KAISONNÉE, donnée
par Bourgelat l'année suivante ( L y o n , 1 7 6 7 . i n - 4 ) , fut regardée alors avec r a i -
son , de même qu'aujourd'hui, comme un mauvais ouvrage. Il semble s'être o u -
blié , avoir imposé silence à la vérité , pour sacrifier aux erreurs les plus vulgaires.
Il reparut bientôt avec toute la puissance de sou génie observateur par la publica"