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 décerné le triomphe , pour avoir emporté une si illustre victoire.
 Mais la constance de ce roi malheureux lui obtint le pardon et
 la liberté. »
    Quoi qu'en dise encore Boileau, la tragédie d'Ostorius fut repré-
 sentée plus d'une fois. L'abbé de Pure , qui la dédia au cardinal
 Mazarin, après beaucoup de complimens à son Eminence, ajoute :
 « C'est ce désordre de mes ressentimens qui me force âme servir
 de l'éclat du théâtre , pour rendre mes remercîmens plus pu-
blics , et recourir à la pompe des spectacles , pour avoir plus
de témoins de ma vénération. Ostorius y a paru. Monseigneur,
 avecque plus de fortune , que je n'en attendais , et sans doute
avecque beaucoup plus de succès que de mérite. » Cette dernière
phrase est juste , car la pièce est détestable, et « mérite, disent les
auteurs des Mémoires de Trévoux, d'être reléguée dans les galeries
de Pluton. » Nous sommes de cet avis, mais nous voulons,
comme curiosité littéraire, donner le plan et un assez long
morceau de la tragédie.
   Ostorius, vainqueur des Silures et de leur roi Caractacus qu'il
a fait prisonnier, offre à ce roi de lui rendre la liberté et ses
états, s'il veut lui accorder en mariage la princesse Sarcide.
Caractacus qui a promis sa fille au prince des Silures, refuse la
proposition d'Ostorius^ Sarcide qui aime le prince des Silures,
dédaigne l'amour de son vainqueur. Voilà l'intrigue qui compose
les quatre premiers actes ; voici maintenant un extrait du cin-
quième (scène IV e ). C'est le récit que Léonice, confidente de
Sarcide, vient faire du désespoir du prince des Silures.
                                    LÉONICE.

                                       Vous me voyez en pleurs,
             Madame.
                                 LA REINE.

                       Achevez donc.
                                    LÉONICE.

                                       Du plus grand des malheurs
             Le prince au désespoir se veut arracher l'ame.
                                    LE KOI.

             Que dis-tu, Léonice?