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124 L'abbé de Pure suivit donc le mouvement général de son siè- cle , et écrivit en latin son premier ouvrage. On s'aperçoit, à sa diction, qu'il a vécu dans l'intimité de Sénèque et de Florus, beaucoup plus qu'avec Tite-Live ou Cicéron. Il vise à la conci- sion, et recherche de préférence la phrase sententieuse. L e livre en lui-même est bien moins une vie qu'un panégyrique ; les faits qu'il présente ne sont pas n o m b r e u x , mais on y trouve des par- ticularités que l'on chercherait vainement ailleurs (1). Ce petit v o l u m e , en définitive, est sans contredit ce que l'auteur a fait de mieux. Il publia ensuite La Prètieuse , ou le mystère de la ruelle, dédiée à telle qui n'y pense pas, par Gelasir (l'abbé Michel de P u r e ) ; Paris , 1656-1660 , 4 vol. in-8° (2). Cet ouvrage nous est inconnu, et ne se trouve point à la Bibliothèque de la ville de Lyon. Léris q u i , en général, est exact, dans son Dictionnaire des Théâtres, attribue à l'abbé de Pure une comédie , non imprimée, des Précieuses. Il aura pris le roman pour une pièce de théâtre. C'est réellement une pièce de théâtre , et une pièce en cinq actes et en vers , suivant toutes les règles , que la tragédie d'Os- lorius, 1659, in-12. Elle n'est connue que par le dialogue des Héros de roman ; nous citerons le passage qui la concerne, parce qu'il demande quelques corrections. « Mais quel est ce grand mal bâti de R o m a i n , qui vient après ce chaud amoureux ? Peut-on savoir son nom ? OSTORIUS. « Mon nom est Ostorius. PLCTON. « Je ne m e souviens point d'avoir jamais nulle part lu ce nom-là dans l'histoire. OSTORIUS. « Il y est pourtant. L'abbé de Pure assure qu'il l'y a lu. (1) M. Péricaud s'en est servi pour une savante NOTICE SUR ALPHONSE LOUIS DE RICHELIEU. Yoy. les ARCHIVES DU RHÔNE, tom. X, pag. 128-146. (2)Suivant Barbier, DICT. DES ANONYMES, etc., tom. IV;in-12, suivant laBioc. UNIV.