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télé , lourde du poids de sa couronne, repose sur un carreau de
riche broderie ; son pied presse un lion. Le collier de Tannon-
ciade à son cou, et une riche épée à son côté, complètent son
costume. Six Génies sont autour du prince. Leur taille est de
deux pieds quatre pouces de hauteur. L'un d'eux , qui laisse
tomber sa tête languissante de douleur sur sa main faible, et
dont les veines enflées sont si bien r e n d u e s , passe aux yeux des
artistes pour un chef-d'œuvre du ciseau. Les deux Génies qui
 sont à là tête soutiennent une table de marbre où sont les armes
du prince : ceux des pieds sont appuyés sur un autre plateau,
 probablement destiné à son épitaphe. Celui qui est à droite tient
d'une main son s c e p t r e , et de l'autre ses gantelets. Celui de la
 gauche a une main sur le casque , et de l'autre il supporte le m a r -
 teau d'armes du prince. Douze piliers de marbre blanc soutiennent
 cette table de marbre noir ; ils sont placés sur une autre table
 de marbre également noir, qui est la base de tout le mausolée.
 Ces piliers sont disposés en arcades hautes et basses, et surchar-
 gées d'ornemens pareils à ceux qui brillent dans toute l'église.
 Là sont des sybilles dont les draperies sont d'un jet admirable.
 L'espace qu'entourent les piliers forme un tombeau dans lequel
 gît le prince m o r t , étendu sur un suaire : c'est celui que vous
 avez vu au-dessus. Il reposait ; mais maintenant ses yeux éteints,
 sa bouche livide, sa poitrine enflée, ses bras p e n d a n s , ses mains
  entr'ouvertes , ses pieds engorgés , vous le montrent tel que la
  mort l'a fait. La multitude de ces piliers qui l'environnent jette
  une obscurité sépulcrale sur cette image que glaceiin sommeil
  d'éternité. Un marbre pâle et veiné, dont l'habileté du sculpteur
  a su saisir tous les accidens pour présenter quelques-unes des
  parties noires et obscures, complète cette illusion qui vous effraie.
  Cette figure, regardée comme le morceau le plus précieux de
  l'église , est, ainsi que les précédens , de Conrad Meyt.
    Le troisième et dernier mausolée, qui n'est pas le moins beau
 de t o u s , est celui de Marguerite d'Autriche; il est à gauche du
 chœur, supporté par quatre colonnes ornées d'une multitude p r o -
 digieuse d'ouvrages d'une régularité et d'une justesse extraor-
 dinaires : la délicatesse et la proportion savamment calculée de
 l'arcade qui se déroule encadrée d'un feuillage dentelé de rinceaux