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Bitwi Mxmcûe, j ^ * « - MM. ARTÔT ET ED. LHCILUER , MAD. GRANDOLFI , MM. HAUMAN'N ET PANTALÉONI. Dieu merci, notre Lyon, pauvre ville morne et triste, maintenant qu'elle est ceinturée de remparts, et que la misère et la ruine, suites inévitables des grandes tourmentes politiques, pèsent sur elle de leur immense poids : Dieu merci, dis-je , notre Lyon n'est pas tout-à -faU abandonné des artistes, eux qui sont, après l'espérance, la seule puissance capable de faire oublier un peu les chagrina et les maux de la vie. A«ssi, qui sait si du milieu des souffrances du peuple ne surgissent pas de nobles enfans, impatiens de tant de douleurs , auxquels leur cœur de poète et leur ame passionnée font rêver un avenir meilleur. Ceux-là seront peut-être un jour d'admirables peintres, de grands musiciens, peut-être aussi nous prouveront-ils que la poésie n'est pas perdue pour toujours, et qu'elle est encore le plus beau des langages. Je crois pour ma part ce résultat excessivement probable , et je gagerais que nous gagnerons en artistes ce que nous perdons chaque jour en coimnerçans ; ce sera si vous voulez tant pis pour la France ; mais tant mieux pour nous. D'ailleurs ce livre fait foi de ce que j'avance ; voyez plutôt le dévouement de ces jeunes hommes qui veulent enfin s'affranchir du joug de la centralisation , pour ne plus voir qu'avec leurs propres yeux, ne juger qu'avec leur conscience ; à eux il appartient d'encourager les premiers essais de leurs compatriotes , à eux le droit de dire à ceux que la centralisation aura repoussés, abattus : Venez à nous, frères, devant vous s'ouvre une patrie nouvelle, exempte d'intrigue et de coterie, car elle possède comme tout ce qui est jeune, une ame généreuse , libre, ardente