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  si'une qualité avantageuse et puissante. On dit avec raison qu'au premier ooup-d'oeîi
  la beauté donne une espèce de supériorité à la personne qui en est douée ; c'est la
;
  noblesse de la nature ; on veut être quelque chose auprès d'elle. Soerate appelait
  la beauté une courte tyrannie, et Platon le privilège de la nature. 1 n'y a pas de
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  «'évolutions et de gouvernemens représentatifs capables de renverser ee privilège et
  celte tyrannie. »


          1SFU1ENCE DE LA LITTÉRATURE ALLEMANDE S t r . LA LITTÉRATURE FRANÇAISE.



  Sous ce litreM, Ernest Falconnet, de Lyon, a publié pour ses amis une brochure
de 4 feuilles in-8., écrite d'un style gracieux et brillant ; nous voudrions seulement
un peu plus de liaison dans l'ensemble, moins d'emphase dans le style et plus
de pensées; enfin, un but plus arrêté dans l'exécution. Nous lui devons de telles
vérités, nous qui sommes ses vrais amis. Cet opuscule est néanmoins un morceau
remarquable où se trouvent des aperçus pleins de justesse sur des talens aimés.


                            CHANSONS DE KAOTFMANN.


    La dernière livraison des chansons de IÂauffmann vient enfin de paraître. In-
terrompue par les Evénemens d'avril, cette publication s'est enrichie, depuis
lors , de plusieurs pages, dignes en tout de celles qui les avaient précédées dans
le monde littéraire. Nous n'essaierons pas d'apprécier ici les mérites de ce char-
mant recueil : le nom de M. Kauffmann est trop connu, à Lyon, pour qu'il
soit besoin de rappeler ses titres à la faveur de cette partie du public de notre
ville dont il s'est fait le Béranger. A l'exemple de notre poète national, M. Kauff-
mann s'est dit un jour : « LE PEUPLE , C'EST MA MUSE ; » et le peuple est venu ins»-
pirer ses chants. Arrivant à une époque de petites gloires et de grandes infortunes ,
le chansonnier lyonnais accepta, sans hésiter, le seul rôle qui convînt à l'indé-
pendance de sa pensée et à la noblesse de ses sympathies. 11 se fit le courtisan du
malheur, et dans plusieurs de ses chants, parmi lesquels nous citerons LA POLO-
NAISE , LE MOMT-SAIST-MJCUEL , Àrr,Ès AVRIL , on retrouve souvent l'expression éner-
gique d'un ardent patriotisme et d'une généreuse pitié pour tant et de si glo-
rieuses misères. Quelquefois, cependant, le poète détourne ses regards des
infortunes qu'il a évoquées; il vient alors s'asseoir aux banquets du peuple, ap-
portant son tribut de chansonnier au milieu de ces joies si courtes et si rares.
Puis, se laissant aller à de douces rêveries, il regagne sa mansarde où l'attend
Ninia, Ninia belle et tendre fille, célébrée dans ses vers, comme le fut autrefois
Lisette, cette autre fille du peuple, immortalisée par les chants de Béranger.
  Le recueil, publié par M. K.auffmann, offre donc une piquante variété dans le
chsix des pièces qu'il renferme ; c'est au peuple qu'il s'adresse, et le peuple y
trouvera un chant pour chacune des heures de sa pénible journée. Si ce livre