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436 BIBLIOGRAPHIE table historien, que celui du massacre d'une population de 70,000 âmes ; et peut-on admettre qu'il eût gardé le silence sur un tel événement, tandis que tous à l'envi nous parlent de la ruine de Bysance, cité alors presque sans importance, victime des représaillesdu même vainqueur. » Malgré toute la difficulté que présente une statistique appliquée à des temps aussi reculés, soit parce que les anciens avaient peu d'exactitude dans les chiffres, soit aussi à cause des nombreuses fautes de copistes dans la transcription des documents, M. le docteur Mollière est arrivé, à l'aide des monuments épigraphiques.à de précieux résultats. Nous ne le suivrons point dans ses savantes et ingénieuses recherches sur la population des Gaules et celle de Rome, ainsi que sur la longévité de la vie dans cette dernière ville. Nous nous bornerons à résumer en quelques lignes la partie de son livre qui intéresse plus directement la cité lyonnaise. Avant d'aborder la question de statistique, qui est le fond de son travail, M. Mollière fait un tableau fort intéressant de Lyon, ville romaine, dont il fixe ainsi les limites. « A l'est, la Saône formait une barrière naturelle ; au nord, la muraille d'enceinte partait à environ cent mètres de l'Ecole vétérinaire, exactement à l'emplacement de la maison ornée de vieilles sculptures provenant de l'abbaye de l'Ile-Barbe. De ce point, la muraille gravissait la hauteur jusqu'à la vieille tour du Moyen Age, qu'on voit encore à ce niveau, pour suivre la crête de la colline, laissant en dehors le tenitoire actuellement occupé par le cimetière de Loyasse,et enfermant dans son intérieur tout le plateau de la Sara, puis suivant la pente derrière les fortifications modernes, elle finissait à la Quarantaine, au débjuché du pont d'Ainay. Quant à la petite agglomération qui,sur la rive gauche de la Saône,formait le chef- lieu de Condate, elle ne faisait point partie de la cité. Si nous en tenons compte dans nos supputations, c'est parce que ses habitants, bien plus encore que les Romains de la ville haute, ont été nos ancêtres et ont formé notre race. » Cet emplacement était à peu près celui de notre 5e arrondissement actuel, le quartier de Vaise et la rue de Triori en moins. Le dernier recensement, en 1886, donnait pour ce quartier lechiffrede 56,313 habitants. Voici, d'après les supputations de M. Mollière, ce qu'était la population de Lyon sous la domination romaine, « En tenant compte de la hauteur des maisons qui devait être presque égale à ce qu'elle est de nos jours dans ces mêmes quartiers, des espaces inha-