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L'ABBÉ HYVRIER 95 hautes modernités lui rendait les voyages très agréables, sa santé toujours chancelante, souvent aggravée par son indomptable énergie, en profitait aussi ; chaque été une saison à Cauterets fortifiait ses bronches depuis longtemps attaquées, et, au retour d'amicales visites chez le bien-aimé cardinal Donnet, à Bordeaux, chez Mgr Ramadié, à Alby, etc., lui redonnaient courage et patience devant les épreuves d'une longue existence presque officielle. En juin 1891, à Paris, nous avons retrouvé ce Père octogénaire en belle mine, le cœur réchauffé par tous les affectueux témoignages reçus dans ses stations épiscopales : à Orléans, à Tours, chez Mgr Meignan, à Rennes, auprès du cardinal Place et de son cher fils de l'Institution, Mgr Gonindard, enfin à Saint-Brieuc où par une délicate pensée de Mgr Fallières, il avait assisté à l'inauguration du tombeau de Mgr David, le compagnon de sa jeunesse, l'ami de toute sa vie ! Fidèle à l'amitié, avec une recherche exquise de soins, d'attentions, de souvenirs, le Supérieur ne reculait devant aucune fatigue, aucun dérangement, aucune intempérie pour en offrir la réconfortante expression dans les joies comme dans les deuils de la vie. Ce fut lui qui accom- pagna à Oran la dépouille mortelle du bon Mgr Callot; au retour il séjourna assez longuement auprès de Mgr Lavigerie dans sa belle résidence de Saint-Eugène d'Alger. La sympathie du grand cardinal fut toujours très vive pour la Maison des Chartreux et ses Supérieurs : en 1882, après avoir reçu le chapeau des mains de Léon XIII, Son Eminence honora de sa présence l'Institution et officia à la chapelle pour la première communion. Aussi, plus tard, le Supérieur devenu vicaire général de Carthage, fut désespéré de ne pas se sentir assez vaillant