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io8 MARGUERITE D'AUTRICHE « Comme autrefois il était advenu, par cas semblable, à « sa feue dame de mère. Et néanmoins le grand faiseur de « merveilles soudainement la releva de cette cheute sans «mal ou blessures quelconques. » La Providence veillait sur les jours de Marguerite et la conservait heureusement pour la gloire de notre pays. Les précautions qu'elle prenait sans cesse, pour préser- ver les jours précieux de son époux, demeurèrent vaines hélas ! Theure de son malheur avait sonné. Voici le récit de la Chronique de Savoie (6) : « En cette année au mois de septembre le beau duc « Philibert estant allé chasser en un lieu nommé Laignieu, « avait fait apprester son disner auprès d'une fontaine, au « lieu de Saint Bulba, qui est de mandement et jurisdic- « tion de Loyettes ; et ayant chaut, print trop grande « frescheur auprès d'icelle fontaine, qui lui ingendra un « pleuresis, dont se sentant mal, ledit seigneur se retira « incôtinent en son chasleau de Poni-d'Ain, lieu fort délec- « table, auquel lieu fut si pressé, que bien tost après vint à « rendre l'esprit à Dieu, environ le neuvième jour de « septembre, en Tan de son aage vingt-cinquième, dont le « païs fut fort désolé, car c'était un fort bon et vertueux « Prince et bien aymé de ses subiets. » Philibert-le-Beau mourut le 10 septembre 1504, dans la chambre même où il était né, au château de Pont-d'Ain. Pingon, dans son Arbre généalogique de Savoie dit : Obiit in arce Pontis Indiseo in cubiculo in quo natusfuerat. (6) Paradin. Chronique de Savoie,