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104 MARGUERITE D'AUTRICHE Voici le récit du vieux chroniqueur Molinet (3) : « Le lict préparé, Madame se coucha après les danses de « nuict et les banquets, et comme il est coutume aux « princes d'épouser par procureur, le bastard de Savoie se « coucha auprès d'icelle, une jambe mi-boutée au lict. « Présents tous ceux et celles qui avoient été aux épou- « sailles. Après auculnes devises gracieuses, le bastard de « Savoie se leva, requérant Madame d'un baiser, qui lui fut « accordé. « Cela faict, se mit à genoux disant qu'il se rendait son « humble serviteur. Madame le fict lever et en luy disant « bonne nuit et lui donna une bonne baghe de diamants, « puis chacun se retira. » Ce même bâtard devint plus tard l'ennemi de Marguerite d'Autriche, qui le fit chasser de ses Etats par le duc Phili- bert, son mari. De brillantes fêtes furent données à l'occasion de ce mariage, notamment un tournois à Genève, suivi d'un autre plus tard, le 15 février 1501, à Carignan. Dans ce dernier tournois joutèrent après mon très-redoubté monseigneur le duc de Savoie, le sire de Musinent et le petit de Gorsevot, comme disent les vieux chroniqueurs du temps. Ce fut au mois de juillet 1502 que Marguerite et son bel époux vinrent s'installer au château de Pont-d'Ain, ils firent leur entrée solennelle à Bourg, le 8 août 1502. On frappa alors en leur honneur une médaille très curieuse, dont l'un des originaux est précieusement conservé au musée de Bourg. (3) Molinet, Jean. Chronique, tome V, p. 159.