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280                PROMENADE AU SALON

Matin de Printemps, sous les espèces d'une gardeuse de din-
dons (258). Très vraie, la jeune paysanne, mais une pay-
sanne qui a son certificat d'études ; tableau bien agencé et
accentué avec beaucoup de mesure.
    M. Barriot reste voué au plein air. Sous les Poiriers (42)
et la Cueillette des haricots (43) se maintiennent dans cette
note claire et délicate dont l'artiste est coutumier.La fillette
qui récolte les haricots est particulièrement observée, avec
de jolis effets de lumière sur son chapeau. L'année dernière,
je lui reprochais d'avoir trop accusé les pieds de sa
paysanne. Il me semble, cette année, être tombé dans
l'excès contraire et les avoir tronqués d'une façon au moins
singulière.
    Une aimable figure, celle que Mme Fanny Fleury introduit
dans sa petite toile, Pivoines roses (273), la même, je crois,
 qui se retrouve dans Premières feuilles (272), deux envois
 d'une tonalité grise et charmante.
    Puisque j'en suis aux tableautins, que je mentionne
l'Homme à lacruche (503) et la Raccommodeuse de filets (5 06),
 de M. Moutte, l'un dans une gamme lumineuse, l'autre
 dans un clair obscur, tous deux pleins d'observation, de
justesse et d'habileté. Le pinceau de M. Reynaud reste tou-
 jours d'une précision qui frise la sécheresse sans s'y laisser
 choir. Les figures ne sont sûrement pas celles que nous
voyons autour de nous, mais il les traite de manière à nous
faire regretter qu'il n'en soit pas ainsi. La jeune Romaine
jouant avec son enfant (58) est une adorable fantaisie.
    Pendant longtemps j'ai cherché les deux toiles de
 M. Menta, Dans la serre (477) et Chez le maréchal (478).
L'envoi est arrivé cinq semaines après l'ouverture de l'Expo-
sition, et on lui a donné une place d'honneur au milieu du
 Salon. Si l'ancienne Société s'était permis chose semblable,