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380                   L'ANCIENNE DOUANE DE LYON

voir les habitants d'une contrée manquer de certains pro-
duits indispensables. L'ignorance des vrais principes éco-
nomiques, et les nécessités mal entendues des finances
publiques, avaient aussi pesé de leur poids dans cette orga-
nisation défectueuse. Par exemple on justifiait les.droits sur
les marchandises nationales à leur sortie du Royaume, en
disant qu'il ne faut pas que le marchand qui exporte soit
plus favorisé que le marchand qui importe (7).
    Mais en outre de ces droits généraux de douane établis
pour l'ensemble du territoire français, il existait, dans les
provinces qui avaient conservé l'ancien régime des barrières
intérieures, un grand nombre de droits locaux ; des droits
 perçus au profit du trésor royal, comme les Douanes de
 Lyon et de Valence; des droits d'octroi perçus au profit des
 villes, avec cette particularité que souvent ces droits étaient
 dus, sans remboursement à la sortie, pour les marchandises
 qui ne faisaient que traverser; enfin de nombreux droits
 de péages prélevés par des seigneurs laïques ou ecclésias-
 tiques.
     D'un curieux document publié en 1775, au cours des
 travaux préparatoires de l'abolition des traites intérieures,
 il ressort que des tonneaux de vin achetés en Dauphiné et
 expédiés à Paris ne devaient pas acquitter, avant de par-
 venir à leur destination, moins de vingt-quatre droits de
 douane, octrois et péages différents (8). Il est bien possible
  que le total de tous ces droits n'atteignît pas, toute propor-
  tion gardée, les déboursés que nécessiterait aujourd'hui ia
  même expédition, y compris l'entrée dans Paris, mais on


   (7) Smith cité par Dalloz. (V. Douane, n° 11.)
   (8) René Stourm. Les Finances de l'ancien régime et la Révolution,
 t. I, p. 471 et s.