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AU CHATEAU DE P O N T - D ' A I N 271 Le marquis de Grollier fut député par la noblesse du Bugey pour porter ses cahiers aux Etats Généraux à Ver- sailles, en 1789. Animé de sentiments libéraux, il avait fait, au nom de cette même noblesse, une renonciation publique à tous les privilèges et exemptions, dont elle avait joui jusque-là . Vaines concessions qui ne purent préserver ses jours ! La Terreur était là . M. de Grollier fit partie des défenseurs de Lyon au moment du siège de cette ville, et après sa prise il porta sa tête sur l'échafaud. J'ai vu la copie du procès-verbal de cette exécution, en date du 6 nivôse, an II. En voici un extrait : Pierre-Louis Grollier, ci-devant marquis et natif de Lyon, actuellement Commune-Affranchie, y demeurant, place de la Fédération, section du Rhône. D'un procès-verbal à la même date, annexé à la minute du jugement, signé du secrétaire-greffier de la commission et de deux officiers municipaux présents à l'exécution, il résulte que Pierre-Louis Grollier a eu la tête tranchée ainsi que ses dix-neuf compagnons, ledit jour, 6 nivôse, an II. Le château de Pont-d'Ain fut démantelé ; la tour des Crots, qui contenait de précieuses archives, rasée. . Les habitants, qui avaient conservé un bon souvenir de leurs derniers seigneurs, ne se prêtèrent pas à ces dévas- tations. Les biens du marquis furent mis sous le séquestre. Son fils aîné, Antoine-Charles, les avait cependant loués à un sieur Blanchon, de Jasseron. Un procès-verbal d'apposition de scellés de cette époque, 1" frimaire, an VI (1798), indique dans quel état était alors le château.