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t'ANCIENNE DOUANE DE LYON 393 seul envoi et dont le détail donné dans une autre lettre, correspond bien avec le chiffre des droits de douane. Elle comprenait « un très beau manteau, une belle jupe, de la « toile d'or et d'argent pour une toilette, et de quoi faire « un corps de jupe; la dentelle pour la jupe et la toilette ; « une petite pour les sachets, les coiffes noires ; les sou- « liers, la perruque, les rubans, le tout admirablement « beau. » Quant a la perruque, il faut en lire la descrip- tion : « C'était la plus belle chose du monde, la plus vive, « la plus décevante, la plus naturelle, la plus parlante, la « plus jeune, la plus ondoyante, la plus blonde, la plus « surprenante, et pourvu que la femme de chambre de la « comtesse y voulût seulement passer les doigts, elle serait « aussi bien après le voyage qu'en partant de Paris. » — On comprend que tant de belles choses aient dû acquitter 100 francs de droits à la Douane de Lyon. L'hôtel principal de la Douane de Lyon fut établie à une époque très reculée dans un bâtiment d'abord loué, puis acquis par la ville au xvn e siècle, sur la petite place qui en a conservé le nom, au centre du quartier commerçant, à proximité du Change, et de la rivière avec laquelle il était mis en communication par un port où abordaient les mar- chandises transportées par eau. Pour la facilité des corres- pondances, il y avait tout à côté, dans la rue de Flandres, qui était l'emplacement du quai actuel, une boîte aux lettres. Ce détail avait son importance, à une époque où l'on ne voyait pas comme aujourd'hui une boîte aux lettres à tous les coins de rues. On lit dans l'Almanach historique de la ville de Lyon pour 1745, qu'il y avait dans la ville trois boîtes, qui étaient levées tous les jours à sept heures du matin : L'une à la place Louis-le-Grand chez le sieur Fenouillet, vitrier; l'autre à l'entrée de la rue Neuve, du