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548               kouMANILLE Li LE I;ÉLÃ.BRIGE

tères. L'ouvrage se compose de sept veillées; chacune
d'elles se divise en six morceaux.
   Il faudrait ici traduire des pages entières de ces récits au
comique si fin. La Chèvre, Le Curé de Cucugnan, Le Joueur,
Le Train manqué, Le Bon sens, Mademoiselle d'Inguimberti,
Monsieur Combescure, Le Salut de Taraseon, Le Médecin de,
Cucugnan, L'Ermite de Saint-Jacques, méritent une mention
particulière comme atteignant le nec plus ultra de la
 gaîté.

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    Pour résumer les impressions que fait naître la lecture
de ces poésies élégantes et fines du de ces contes légers,
spirituels et badins, nous pouvons dire que Rouma-
nille est le premier des poeiœ minores provençaux de ce
temps. Il eut un talent plein d'une sève quelque peu falote,
mais d'une originalité incontestable. Ajoutons cependant,
sans être taxé de sévérité outrée, que, tout en sachant à
fond les us et coutumes de son pays, il [n'éleva jamais
l'âme provençale « aux généralisations qui font de Mireille
un poème universel restant provençal et local (8). » Il fut la
pensée maîtresse du félibrige, mais il n'en fut pas le génie.
On l'a appelé le Malherbe du midi, classant à tort ce poète
du grand air, le rattachant inutilement à une école,' à une
  tendance, quand son mérite est de chanter pour son
 plaisir et celui des autres.
    Je l'estime hautement de. n'avoir pas cherché la popula-
 rité et d'avoir, en ces temps de réclamé littéraire et d'am-


      (8) A. Daudet. Supplément du Figaro, 31 mai 1891.