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AU CHATEAU DE PONT-D'AIN 113 Malgré ces plaintes, Marguerite se plut toujours dans ce beau pays. De 1504 à 1508, elle y passa des années tran- quilles, se livrant à l'étude de la poésie, des belles-lettres, de la musique, toute entière à ses regrets et à l'accomplisse- ment de son vœu. Ici doit se placer un des documents les plus intéressants de cette étude, c'est l'inventaire du mobilier du château de Pont-d'Ain à cette époque. Il fut dressé seulement en T 531 par Guillaume Poussière, commissaire de la Chambre des Comptes de Savoie ; toutefois, il donne une idée encore bien exacte de l'état du château au moment où l'habitait Marguerite d'Autriche. J'ai vu l'original de ce compte aux archives ducales de Dijon, et j'en extrais les passages suivants. Il est, du reste, reproduit entièrement dans le bel ouvrage de M. le comte de Quinsonnas, intitulé : Matériaux pour servir à ïhistoire de Marguerite d'Autriche, tome III, page 340. Le passage le plus curieux de cet inventaire est celui relatif à la composition de la bibliothèque de Marguerite d'Autriche. On voit avec plaisir quels étaient les livres d'une grande dame de ce temps. Le commissaire nous introduit d'abord dans la chambre de Philibert le Beau ; on y trouve un lit en chêne sculpté, celui dans lequel mourut Philibert : In quo descessit illustris- simus dominus noster aux Philibertus, avec le ciel et les rideaux de son lit en étoffe rayée, de couleur tanée et violette. Plus loin, on voit les instruments de musique de Margue- rite d'Autriche, un luth dont les cordes sont brisées (hélas ! pour toujours). Enfin, la nomenclature de ses livres. N° 2, — Février 1892. g