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50                        LA FAMILLE

    Le comte de Bussy se garde bien de retourner à Villié ;
c'eût été risquer sa tête plus sûrement encore. Il rejoignit
donc sa femme à Chambéry dès les premiers jours de 1791,
et reçut du comte d'Artois, une lettre datée de Venise, du
I er février dans laquelle nous lisons ces mots : Votre liberté
était une justice, mais l'usage que vous en voulez faire est
un nouveau témoignage de votre dévouement. » En effet,
dès son élargissement, M. de Bussy songea à organiser un
corps qu'il dénomma : les Chevaliers de la Couronne.
    « Le comte de Bussy, gentilhomme bourguignon a orga-
nisé trois cents jeunes gens en un corps de cavalerie, sous
le nom de Chevaliers de la Couronne. Les premiers élé-
ments de ce corps se réunirent au Bourget en Savoie,
pendant le séjour des Princes à Turin. De là, les hommes
composant ce faible noyau ont été dirigés individuellement
vers l'Allemagne, à travers la Suisse » (41). « Chacun des
chevaliers avait le grade de sous-lieutenant et la haute paie
d'un sou (42). »
    Le régiment ainsi organisé, M. de Bussy en reçut le
commandement avec le grade de colonel, le 15 novembre
1791, et on l'incorpora à l'armée de Condé. Il prit part,
comme cavalerie d'avant-garde, à presque toutes les affaires
de cette pauvre armée, mais en 1795, il y eut dans le corps
des Chevaliers de la Couronne une scission. « Le comte de
Bussy, qui l'avait créé, crut avoir le droit d'en disposer
comme propriétaire. Il s'éleva des discussions fâcheuses ;
pour y mettre un terme, le corps fut licencié par ordre du
roi, et recréé aussitôt après. La grande masse préféra



  (41) Théodore Muret. Histoire de l'armée de Condé. Tome I.
  (42) Mémoires du baron de Vitrolks.