page suivante »
344 ROUMANILLE ET LE FELIBRIGE III Car Dieu n'a pas voulu que ce joyau d'enfant Salisse ses pieds blancs à la fange terrestre. La Mignonne est partie pour le ciel ; Là jamais ne se fanent les fleurs qu'elle cueille, Elle les jette aux pieds de Dieu et la Vierge lui donne Ses caresses et ses baisers. Quel prodige de grâce, de finesse et de sentiment ! La mort ici n'est plus la pallida mois, le spectre terrible du poète latin, mais l'entrée dans l'immortalité bienheureuse d'une âme d'ange, ouvrant ses ailes. Ici, la mort est belle comme une fleur. Dans ce même recueil, je trouve aussi des fables très amusantes et pleines d'un robuste bon sens. // faut la marier, est l'histoire d'un brave laboureur qui a fait donner à sa fille une éducation de personne riche... Elle s'amourache d'un fainéant et ruine son père. Moralité : N'aurait-il pas mieux valu faire, De cette pauvre fille une femme d'intérieur, Mariée à un bon cultivateur, Denis le paysan ou Jean le maréchal ? N'élevez pas les enfants au-dessus des parents. Même moralité dans la fable : Si nous en faisions un avocat. A citer aussi YAvare, une fable imitée d'Hoffmann ; le Vin clairet, dont la morale est celle-ci : Pauvres de nous !. Qui a bu boira, Qui a fait des vers en fera, même s'ils sont mauvais, hélas !