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384             L'ANCIENNE DOUANE DE LYON

de payer les droits de douane sur les livres qu'ils faisaient
venir de l'étranger ou des autres villes du royaume. Ils
réclamaient pour en être déchargés et faisaient valoir la
franchise dont les livres jouissaient partout dans les pays
étrangers et même en France, dans les provinces placées
sous le régime du tarif de 1664. La suppression des droits
de la Douane de Lyon sur les livres et le papier d'imprime-
rie, est une des réformes proposées par le conseiller d'État
d'Aguesseau dans son mémoire de 1689.
    Les droits de la Douane de- Lyon ne se cumulaient pas
avec ceux dus à la frontière des provinces dites des cinq
grosses fermes. Les marchandises qui avaient acquitté
l'une de ces espèces de droits étaient affranchies de la né-
cessité de payer les autres.
    Il n'existait qu'un seul privilège général dispensant une
certaine catégorie de marchands de l'obligation de payer
les droits de la Douane de Lyon, et il appartenait non pas à
 des nationaux, mais à des étrangers, aux Suisses et aux
Allemands des villes libres impériales. Accordé à ces der-
 niers à une époque inconnue, il leur fut confirmé par
lettres patentes du roi Henri II en 155 1. Le privilège des
 Suisses avait été établi en leur faveur par le roi François I er ,
 en 1516, après la bataille deMarignan(i3 et 14 sept. 1515),
 dans le traité de paix de Fribourg. Ce privilège renouvelé
 en 1658, joint à d'autres avantages qu'ils tenaient de la
 libéralité des rois de France, explique le nombre considé-
 rable d'étrangers de nationalité Suisse attirés à Lyon pour
 faire le commerce. Leur souvenir s'y est conservé avec les
 noms des rues de l'Arbalète et des Treize-Cantons. Là
 étaient situés, au centre du quartier commerçant, leurs
 demeures et leurs comptoirs, et" les hôtelleries où ils lo-
 geaient à l'époque des grandes foires. Pernetti, dans son