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                 CAUSERIE D'UN BIBLIOPHILE                  353

exemples; nous nous bornerons à trois seulement : Les Omo-
nimes, de du Verdier, Lyon, Gryphe, 1572, in-4, riche
reliure en maroquin de Thomas, à compartiments à la
Dusseuil, adjugé 16 fr. ; Les Poésies de M. Perrin (auteur
lyonnais), Paris, 1661, in-12, reliure en maroquin citron
de Gruel, adjugé 11 fr. ; Les Prodiges, par Jules Obsequent,
traduits par Georges de la Bouthière, Antunojs, Lyon,
Jean de Tournes, 1555, petit in-8, relié en maroquin brun
par Masson-Debonnelle, un des plus jolis volumes de Jean
de Tournes, orné de nombreuses figures du Petit-Bernard,
adjugé 13 fr. (1).
   Ce n'est pas l'abondance de livres qui produit cette
baisse, mais, comme nous l'avons dit, le défaut de recrute-
ment parmi les amateurs de livres anciens.
   Le marché de Lyon n'a jamais été aussi pauvre que
dans ce moment; la'librairie ancienne disparaît peu à peu
de notre ville. Nous mettons en fait, qu'il serait impossible
d'acheter aujourd'hui à Lyon, pour 6.000 fr. de beaux livres
anciens.
   Les amateurs qui possèdent des livres anciens s'en
dessaisissent difficilement; les livres modernes, achetés
souvent par caprice, sont beaucoup plus offerts.
   Il est de mode d'avoir des livres, même dans les classes
modestes. Le jeune homme, quittant la chambre garnie,
pour se mettre dans ses meubles, n'a -garde d'oublier sa
bibliothèque. Les œuvres de Henri Martin, Michelet, Victor
Hugo et Musset en formeront le fond ; elle sera complétée
par des éditions de classiques et de romantiques, de chez



    (1) Vente de la Bibliothèque de M. X***, 14-22 décembre 1891
n os 67g, 710 et 1142.