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                 L'ANCIENNE DOUANE DE LYON                        377

en dépit de l'opposition de certaines provinces qui se
croyaient intéressées au maintien de l'ancien état de choses.
Trudaine vint à mourir au cours de son entreprise.
   En 1781, Necker, directeur général des finances, dans
son compte rendu au Roi, qualifiait de barbare l'ancienne
organisation douanière et se montrait résolu à rendre la
circulation intérieure absolument libre aussitôt après le
rétablissement de la paix (5). Deux ans auparavant, il
avait fait rendre un arrêt du conseil (15 août 1779),
qui décidait, en principe, le rachat des péages seigneuriaux.
En 1784, le même ministre, dans son ouvrage sur l'admi-
nistration des finances, développa le plan qu'il se proposait
de réaliser et qui consistait à supprimer d'une façon absolue
les barrières intérieures.
   Galonné, ministre des finances en 1787, adopta le projet
de son prédécesseur et rédigea un mémoire pour prouver
que les 5,500,000 livres produites par les droits de circu-
lation intérieure sur les marchandises, seraient facilement
compensées par l'extension que la liberté donnerait au
commerce, et par la perception sagement combinée de
droits de douane, sur les entrées et sorties du Royaume.
   Lorsque Necker rentra aux affaires en 1787, il retrouva
son projet rédigé en forme d'édit, et s'il ne mit pas de suite
la réforme à exécution, c'est qu'à la veille de la réunion des
Etats-Généraux, il crut convenable de réserver une réso-
lution aussi importante aux représentants de la nation.
   L'Assemblée nationale n'eut ainsi qu'à s'approprier le
travail que l'ancien régime lui léguait tout préparé. Le
rapport fait au nom du Comité du commerce et de l'agri-


  (5) Compte rendu au Roi, par Necker, directeur général des finances,
janvier 1781. Paris, 1781.