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                kOUMANILLE ET LE FELIBRIGE                  54)

   Je n'aurai garde d'oublier Le Bon Dieu"et Saint Pierre.
 Voici en quelques mots l'exposé de cette fable :
   Le Bon Dieu se promenant un jour en compagnie de
saint Pierre, aperçoit une femme qui se battait avec le
 diable. Il envoie aussitôt saint Pierre pour les séparer. Pierre
le tente inutilement et plus il cherche à s'interposer,
moins il réussit : la querelle ne fait que s'envenimer. Ce
que voyant, le saint furieux, tire son grand sabre, tranche
la tête aux deux combattants et revient épanoui auprès
de son maître.
    « Eh bien, lui dit le Bon Dieu, les as-tu séparés ? » —
« Tout à fait, répond l'apôtre ». — « Mais, reprend le
Bon Dieu, pourquoi ce sang qui macule ta main?» —
» Ah ! ce n'est rien, il aura jailli du cou d'un de ces misé-
rables; je viens de les tuer ». — « Comment, s'écrie
le Seigneur, tu les as tués ! Ah ! c'est un peu fort, par
exemple. Pierre, tu as manqué de patience. Qui est maître
ici ? toi ou moi ? Je t'ordonne d'aller de suite réparer ta
bévue et sans répliquer encore. »

            Saint Pierre obéit tout penaud.
            Il rendit à la vie les deux ennemis,
            Seulement il commit une erreur énorme,
                 Il se trompa de tête,
            Mit à la femme celle du diable
            Et au diable celle de la femme.

  Et, conclut le sage Roumanille :
           . C'est pourquoi, sans parler, du reste,
        Les femmes ont depuis ce temps si mauvaise tête.

   Je ne veux pas oublier non plus ces merveilleux Noëls,
qu'il composa de 1845 à 1849, et qui, pour la naïveté et
la foi simple, la sincérité d'accent et la fraîcheur pénétrante,