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                 ROUMANILLE ET LE FELIBRIGE               337

où retentit leur enthousiasme d'emprunt et se trahit un
souci de la mise en scène souvent exagérée.
   Et quand je compare le laborieux travail d'antan, l'œuvre
de la première heure, si péniblement, si raisonnablement
élaborée par Roumanille et féconde en résultats intellec-
tuels, aux fougueux pèlerinages, organisés par les succes-
seurs de ce même Roumanille, je me dis que les
disciples actuels du Félibrige n'entendent point assez sérieu-
sement leur rôle à soutenir. Un pareil rôle est, en effet, très
sérieux, puisqu'il a pour but le maintien et le culte de ces
traditions provençales dont nons parlions plus haut, et
comme l'éducation psychologique d'un pays à continuer.
    Car si les impressions se glanent facilement à pérégriner
de la sorte, je crains fort que ce ne soit au détriment des
idées et des pensées-
    Et cependant que de calme il faudrait pour mener à bien
une semblable tâche ! Que de méditations seraient néces-
saires jointes à cet undiqm liber animus, dont parle Quin-
tilien !



                                 III


  « En 1845, raconte Mistral, dans sa préface de la pre-
« mière édition des Iles d'Or (5), au collège d'Avignon,
« où je me trouvais alors, un jeune homme de Saint-
c Remy nous arriva en qualité de maître d'étude. Comme
e
« nous étions voisins de campagne, Maillanne et Saint-


  (5) Cf. The evmitig post, \tr juin 1891.