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                      DANS LE LYONNAIS                     237

se révèlent souvent les préoccupations de ceux qui les ont
écrites. Nous sommes ici au milieu du xvie siècle, au
moment des grands troubles suscités par la Réforme. Lyon
vient d'être pris et saccagé par les protestants. Nombre de
catholiques ont quitté notre ville, et c'est ainsi que, sous la
date du 11 décembre 1562., Guillaume Henry nous apprend
qu'il a dû se retirer « en la ville de Bourg en Bresse, pour
« les troblez des guerres qui sont de présent à Lyon et aux
« envyrons à cause de la dyversité des religions, qui sont
« entre le peuple de France. » On sait, en effet, que le
baron des Adrets s'était emparé de Lyon dans la nuit du
30 avril au i"mai de cette même année et qu'il en resta
maître pendant 13 mois.
   Ailleurs, rappelant à deux reprises, que ses fils viennent
de recevoir le sacrement de confirmation, le même père
de famille, sous l'empire des mêmes préoccupations, s'écrie :
« Dieu, par sainte grâce les veulle garder de tomber en
« hérésie et que le Saint Sacrement qu'ils ont receus, facet
« en la salvation de leurs âmes. Amen. »
   N'est-il pas intéressant aussi de voir dans ce Livre de
raison qu'en 1547, le prix de l'enseignement d'un élève
externe au Collège de la Trinité à Lyon coûtait 3 livres
10 sous par mois ?
   Quant auxfilles,on les place ordinairement à l'abbaye de
la Déserte, pour y apprendre leurs heures, à raison d'un
écu par mois. Parfois même on les confie à une honnête
dame de la famille, qui se charge pareillement de leur
apprendre leurs heures « de mémoyre » à raison de 3 livres
par mois.
   Ajoutons enfin que ce livre de raison nous révèle aussi
qu'à cette époque, les jeunes filles étaient mariées à un
âge encore bien tendre. Deux filles de Guillaume Henry