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                         EN OISANS                       197
voyageurs au Châtelleret, par la route départementale des
Étançons. Près de la moraine, bien au-delà des ruines de
l'ancien refuge, est établi l'embarcadère.
   On s'installe sur des banquettes rembourrées, et l'ignoble
machine, jetant des grincements vers les nuées aux teintes
roses, autrefois poétiques, vers les pics jadis sublimes, vous
hisse là-haut en un clin d'œil.
   « ... Pyramide Duhamel! dix minutes d'arrêt! tout le
monde descend !... «
   Il y a là une grande terrasse avec parapets, restaurant,
vérandah aux verres de couleur, coup-d'ceil inouï sur le
grand couloir vu d'en haut et la grande muraille vue d'en
bas.
   « ... Allons! mesdames, en voiture pour le Glacier
Carré! »
   Le funiculaire est transformé en ascenseur, il monte
très lentement ; c'est le trajet le plus curieux.
   Le cicérone montre le campement, les roches à pic, le
Pas-du-Chat...
   Les voyageurs poussent des « Oh ! » des « Ah ! » et des
« c'est épatant ! »
   Au Glacier Carré on a édifié un Grand Hôtel ou on
trouve de tout, téléphone, jardin d'hiver, billard, docteur,
salle de bains... Oh ! Gaspard ! où es-tu ?...
   Puis, on monte à pied jusqu'au sommet du Grand Pic.
Pauvre Grand Pic! Heureusement, le Club Alpin en a
obtenu la « concession » et pas sans peine, Dieu merci ! Il
a dû plaider contre la Compagnie des Funiculaires Alpestres
« contre ces accapareurs de sommets, disait l'avocat, qui
non contents d'avoir déshonoré tout ce que la Suisse et le
Tyrol ont de plus haut placé, veulent encore asservir le
pays indompté, l'Oisans, dernier refuge de l'alpinisme aux
  N» 3. — Mars 189a.                                14